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Cervo le bûcheron

Interview du shapeur fou : il a fait ses preuves à Whistler et bosse maintenant pour les plus grands
article Interview
Interview du shapeur fou : il a fait ses preuves à Whistler et bosse maintenant pour les plus grands

 

Identité

Nom : MAHEC
Prénom :
Jonathan
Surnom :
Cervo
Age : 26 ans
Vit : Avec un harem...

Profession :
Shappeur de Bike Parks, trails, passerelles et plus si affinités
Statut : Vient de monter sa boite
Contrat actuel : Quashqai Urban Challenge

 

 

Salut Cervo, alors dis moi tu roules depuis combien de temps ?

J'ai commencé en 93 et donc ça fait un peu plus de treize ans que je fais du bike. J'ai débuté par le cross-country et la rando, un peu comme tout le monde. Ca a duré une dizaine d'années en cross : coupe de France, championnat de France, les bonnes ambitions tu vois. C'était la grande époque du cross ! Et puis maintenant je m'amuse.

 

Donc tu es passé du côté obscur de la force ?

En fait, je ne sais pas lequel est le côté obscur. J'ai toujours dû être un mauvais padawan parceque j'ai toujours aimé faire des conneries en me faisant par exemple virer plusieurs fois de mon club d'origine... J'ai jamais été bien sage.

 

Et maintenant c'est freeride à fond et un peu de dirt ?

C'est pas vraiment freeride à fond mais plutôt plaisir à fond. C'est à dire que maintenant, surtout après mon petit passage au Canada -ce qui au passage te rend très humble, je m'amuse, c'est tout. Je me suis mis au champ de bosses récemment avec un petit vélo car ça me permettra d'être plus complet et de m'amuser davantage suivant l'humeur du moment.

 

 


Cervo en Colombie Britanique...
le garçon sait aussi rouler !
Parlons de ton boulot... Par exemple, explique nous depuis combien de temps tu t'amuses à construire des trails un peu partout dans le monde ?

Commençons par le début de l'histoire. Dès que j'ai attaqué le vélo, j'ai fait comme tout le monde : le petit tas de terre pour décoller une roue du sol, puis le petit tas de terre devient une marche.

Ensuite, tu commences à dégager des singles dans le coin car vu que tu es le plus grand, tu en as marre de te prendre des branches dans la tronche.

Mais ça a vraiment débuté au moment où j'ai arrêté le cross country et j'ai acheté mon premier tout-suspendu : un bon vieux Renault Vanoise, une référence à l'époque. Je me suis alors plus intéressé aux sauts et descentes et passerelles.

Puis rencontre avec les gars de FMF qui me font passer sur un Rocky Mountain. C'était le révélation.

J'ai commencé à regarder des vidéos et je me suis dit que les passerelles c'était un truc qui m'intéressait bien pour me démarquer un peu du lot au niveau du riding car à l'époque personne ne savait rouler sur du bois. Comme j'avais fait trois ans de trial dans ma jeunesse en plus, j'étais avantagé.

 

Depuis ce moment là il y a quand même eu des évolutions car maintenant c'est ton boulot à temps plein de construire des trails...

Exactement, maintenant je suis embauché aussi bien pour construire des modules pour contest que pour aménager des sentiers pour Bike Park. Tout ce qui touche à la construction en fait.

 

 

Et ton entreprise, ça marche comment ?

Ma boite est récente car j'ai du la créer pour bosser avec Rasoulution entre autres pour le Qashqai qui représente mon quatrième rêve réalisé : bosser pour Red Bull ou Tarek Rassouli. J'ai donc créé ma boite "South Shore Design" au mois de novembre dernier et pour l'instant j'ai un contrat qui m'occupe déjà bien qui est le Qashqai. Mais j'ai d'autres propositions et on va voir si c'est du sérieux.

 

Mais tu es confiant quand même non ?

Bien sur, mais j'ai toujours des problèmes avec la France et la longueur de la détente... Mais à l'étranger il n'y a pas de problème. Par exemple, je m'entends bien avec Gravity Logic qui propose à des stations de ski les connaisances en Bike Park que possède Whistler. Ils font donc maintenant appel à ma société pour leur donner un coup de main.

 

Tu dis que la France est à la traine comparé à d'autres pays, mais tu peux nous dire un peu ce qui se fait à l'étranger et qu'on n'a pas chez nous ?

Les mentalités changent, mais je pense qu'on est un peu trop refermés sur nous même en France. On est surtout axés sur une pratique très ciblée et élitiste alors que d'après ce que j'aipu voir ailleurs, les gens sont ciblés sur le pognon. C'est triste à dire, mais il faut reconnaitre que c'est le seul moyen de faire avancer les choses et dans le bon sens.

En France d'après ce que j'ai vu, à part les Deux Alpes ou les Portes du Soleil j'ai pas l'impression que pour les autres stations le VTT soit un moyen de faire de l'argent. Pour ces stations, proposer du VTT l'été c'est plus pour montrer qu'ils sont là l'été et ramener du monde l'hiver.

 

 

 

Les gens n'ont donc pas compris que le VTT l'été peut être une alternative au ski l'hiver...

Ils n'ont surtout pas compris l'argent qu'ils peuvent gagner. (rires) Quand on voit les chiffres de Whistler, c'est à tomber par terre. En france, on ne cible que les pratiquants purs et durs, pas tout le public comme c'est le cas pour le ski.

L'été d'après ce que j'ai vu à Whistler, ça on peut vendre jusqu'à 1500 forfaits journée. Forcément, l'hiver c'est plus 25 000, mais il faut savoir que les coûts en hiver sont peut être 50 ou 100 fois plus importants que l'entretien du Bike Park l'été. Du coup au final, on se retrouve avec le même ratio...

 

Peux-tu nous dire ce que tu penses des Bike Parks en France comparé à l'étranger ?

Je pense que de nombreux Bike Parks vont fermer car nous sommes une petite communauté de riders. Par ailleurs, de nombreuses stations disent posséder unBike Park alors qu'il ne s'agit en vérité que de deux pistes de DH et trois passerelles. En plus, il va falloir se réveiller au niveau de la publicité !
Même si on voit de plus en plus de Bike Parks, on se rend bien compte que souvent c'est de la poudre aux yeux.

 

Et comparé aux autres pays européens, qu'en est il ?

En autriche et en Allemagne par exemple, les pilotes ont beaucoup moins de niveau qu'en France mais dans les Alpes Autirchiennes on trouve un Bike Park tous les 50 kilomètres et ce sont des vrais Bike Parks. Les gérants sont ultra-motivés, organisent des évènements pour faire bouger les choses et ça marche !

Regarde Leogang, tout le monde connait Leogang et pourtant ça ne ressemble pas à grand chose, ils pourraient faire mieux ! Mais ils savent faire tourner leur buisiness. Ils ne comparent pas le VTT à la calèche, la randonnée ou la luge d'été alors qu'en France on en est encore à ce stade : le VTT en été est une activité parmis tant d'autres.

 

Revenons un peu sur ton boulot, tu pourrais nous expliquer comment ça se passe pour construire des modules et des trails. Y'a t il des étapes à suivre ou c'est plutôt freestyle ?

Quand j'ai commencé à bosser aux Orres, c'était freestyle, mais à force de travailler avec des professionnels, j'ai mis en place mes propres techniques de travail : on a d'abord le repérage, puis le design, les plans, obtention d'autorisation ; on passe ensuite à la réalisation et enfin aux tests. Après je m'occpue de telle ou telle étape selon ce pour quoi on m'appelle et quelles sont les attentes de mes clients...
Par exemple, les tests sur le Qashqai, c'est pas moi qui m'en charge (rires).

 

Y a t'il des normes imposées lors de la construction des modules ?

C'est encore une question française. J'ai été confronté à ce problème et c'est pour cette raison que j'ai préféré partir à l'étranger. Là bas, il n'y a pas de norme et je pense qu'il n'y en aura jamais car on risque sinon de se retrouver avec des modules préfabriqués et du coup, tout le monde aura le même terrain de jeu, ce qui n'est pas le but de la manoeuvre. On n'est pas la pour faire des skateparks !
En france il va falloir trouver une législation qui convienne à la pratique du VTT en montagne...

 


Conception Assistée par Ordinateur pour les nouveaux modules,
voila du travail de professionnel

 

Sinon, ça t'arrive d'avoir des demandes particulières pour des modules ou des trails précis ?

Ca dépend encore une fois du client. Mais pour le Qashqai par exemple, j'ai un cahier des charges qui n'est pas très strict. Il se mesure en mètres. Tarek (NDLR: Rasouli) me parle de 9 ou 10 mètres pour les jumps alors j'essaie de me tenir à ça. Mais sur le Quashqai, il ne va pas falloir s'attendre à de la grande inovation niveau parcours car il faut savoir qu'on a seulement quatre jours de construction... C'est à dire qu'on arrive en ville et on a quatre jours pour tout construire et une journée pour démonter. Heureusemet qu'on aura Red Bull avec nous car on va finir avec des gros yeux !

 

Tu as des retours des riders sur ton boulot ?

Je te garantie que les riders vont se retourner sur eux même (rires). Mais des retours, j'en ai eu en bossant sur le CrankworkX et c'était plutôt bon. Sinon je n'ai pas bossé vraiment pour de gros évènements pour pro-riders... Je vais faire en sorte qu'ils soient satisfaits en tout cas.

 

 

Mais que cherchent les riders ? C'est plus des gros sauts bien gras ou plus des parcours techniques ?

Avant tout, les riders viennent sur un évènement pour le price-money. Ils ne se soucient pas du cahier des charges, c'est l'affaire de l'organisateur. Il connait les exigences de chacun et essaie de faire au mieux pour tout le monde.
Après, javais construit une ligne pour Richie Schley pour New World Disorder 7. A ce moment c'était lui qui me dictait le cahier des charges.

Ensuite quand j'ai bossé pour le Bike Park de Wagrain en Autriche, j'avais carte blanche. J'étais le maître à bord et je pouvais faire un peu tout ce que je voulais. Le client à ce moment là était un ancien manager du Mountain Bike Park de Whistler alors en ce qui concerne le maniement de la pelle et de la pioche, il était un peu largué.

Enfin sur Whistler, après avoir fait mes preuves, j'avais carte blanche tout en gardant un maximum de sécurité.

 

 


Petit test de module


Quel est selon toi le module parfait ?

Je pense qu'il faut que tout le monde se fasse plaisir sur un module bien construit. C'est d'ailleurs une de mes spécialités sur les Bike Parks. J'appelle ça le module multi-lignes. Ma dernière création dans ce genre était un roller-coaster (NDLR : un dos d'âne en passerelle) que les gens peuvent soit enrouler, soit sauter selon leur niveau.

 

Pour terminer, tu pourrais donner quelques conseils pour construire de belles passerelles ?

Je vais répondre rapidement pour ne pas expliquer mon métier non plus...
Le premier conseil à donner c'est réfléchir avant de construire, par exemple il faut avoir des autorisations. Pour cela le mieux c'est de créer une association pour essayer de se faire entendre.
Niveau construction, un conseil c'est d'éviter la palette car c'est dégueulasse et si les modules sont fait à l'arrache, ça ne participe pas à l'entretien du spot et ça fait plutôt décharge. D'où l'importance de faire de beaux modules car c'est toujours plus joli en photo et vidéo et que lorsque des piétons passeront ça sera toujours mieux.

 

Un dernier mot ?

Petite explication lexicale pour la différence entre un gap et un drop : un drop c'est ce qu'on pourrait appeler en France une marche ou une barre rocheuse, car dropper c'est tomber. Un gap par contre c'est un espace, par exemple un champ de bosses c'est de gaps.

En France on a tendance à utiliser gap à tout bout de champ et ça peut surprendre. Par exemple quand j'étais en Colombie Britanique, le gars me dit "Attention y'a un gap juste devant" et quand je suis arrivé devant, la récep était cinq mètres plus loin à l'horizontal. Donc ça peut surprendre !

 

 

30 Commentaires

LUCKY Bon voilà un gars qui sait de quoi il parle, j'espère que les têtes de pioches "de l'Extrême connerie humaine" comprendront qu'ils ont tous faux en construisant des trucs de ouf pour assouvir les phantasmes de candidats au fauteuil roulant
 

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cervo safety first man... safety first... lol, bon le fun aussi quand meme, mais on peut allier les deux ;)
 

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nobrain82 Pour avoir travaillé avec l'énergumène je peux vous dire que les idées fusent
En tout cas cette interview montre cervo tel qu il est (avant de tout peter quand il est contrarié;)
Aller mec on va riper A line !
 

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misterrider trè trè bien, est ce qu on peu contacter cervo, parce que j aimerai avoir quelque renseignement, je sui entrain de tracé un slopestyle mai il me faut des conseil
 

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cervo bonjour je suis joignable en premier lieu sur ce forum par post ou par MP, apres je communiquerai plus de contacts ;)
 

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pierro_81 bonne interview le gars a l' air cool c un putain de bucheron et sa a l' air d' etre un bon rider aussi
 

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sgueg18 Salut, je voudrai savoir le nom du logiciel que tu utilise si sa te dérange pas, car je suis en train de préparé un champs de bosses "officiel" [ avec association ] avec des potes et j'aimeré faire une simulation sur ordinateur avant la conception réelle.
 

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cervo hi fai une petite recherche sur les differents forums: VTTFreeride, VeloVert, etc... et apres si tu as encore des questions, contact moi sur msn "cervoland@wanadoo.fr"
Bye man
 

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neosis merci pour le bike parc a Lorgues (berne) mai j'attends impatiemment l'inauguration et j'espère que tu sera la. (groupe des bikers de Lorgues).
 

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ludobike Salut Cervo, c'est juste pour te dire que les évacuation d'eau sur le bike parc de Berne marche bien pour l'instant. j'espère qu'on se reverra cet hiver. tcho mec ++
Merci
 

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jeremy310 j'voudrais savoir comment j'pourais fair une bonne passerelle avec seulement 30 planche merci de me repondre.
 

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