Essai Giant Reign 27,5 2 LTD

Le retour du Reign ! 

L'année 2014 pour Giant était marquée par l'absence du Reign au catalogue, un espèce de trou temporel, ou un manque dans la gamme entre le Trance SX, le bon All Mountain et le Glory, la machine à DH, c'est au choix.


Donc ce n'est pas une surprise de voir revenir le vrai enduro au catalogue pour 2015.







Pour l'occasion, le nouveau Reign chausse des roues plus grandes (650b) et se pare d'une belle robe sobre. Nous on aime ! 

Le modèle essayé est le Reign 2 LTD, limited car il est monté spécialement pour une pratique enduro et puis que ça fait bien de dire que c'est un truc spécial. 

La réalité est que ce bike est plutôt bien pensé, avec des composants de qualité, mais pas trop haut de gamme, pour proposer un vélo performant à 2499 €. 

Sur le papier

Quoi de neuf ? En fait tout !

La mise à jour du Reign est une refonte complète, si visuellement il reprend les grandes lignes du petit frère, ce n'est que visuel. 

Même si l'on retrouve l'éternel système Maestro, pour le reste c'est du tout neuf. 





En effet avec une chasse plus ouverte (65°), 160mm de débattement et un top tube allongé, Giant a vraiment voulu faire une machine à chrono. 



En terme de finition, rien à dire, c'est propre et bien pensé ! Giant abandonne enfin son passage de gaines externe en dessous du tube diagonal et laisse même le choix pour un passage interne ou externe. 







L'équipement, nous en avons déjà parlé, mais le choix de prendre une transmission 2x10 Shimano Deore, des freins Deore en 200/180mm et toute une volée de pièces Giant, est clairement destiné à contenir le prix avec un niveau de performance acceptable. 

Même constat côté suspensions, la Pike RC Solo Air en 160mm et le Monarch Debonnair RT, c'est le choix de la simplicité et de l'efficacité. 







En prenant de tels composants, il y a forcément une conséquence, le poids. 15kg avec les pédales. 

Mais il est très facile de le faire maigrir, moyennant finances. En effet nous avons posé, pour le besoin d'une course, 500gr en montant de DT EX1501 Spline avec des pneus Michelin en tubeless... Mais c'est certain que ce n'est pas donné à tout le monde. 

En action

Ce n'est pas le premier Giant que nous roulons et à chaque fois la facilité de prise en main nous surprend. A croire que les designers s'efforcent à ce que le nouveau Giant ressemble encore un peu plus à un autre Giant. 

On appelle cela l'unité de la gamme, mais à ce point c'est maladif. Cela a un énorme avantage, c'est un pilote qui connait les vélo Giant ne sera jamais surpris, à contrario, quelqu'un de réfractaire à cette marque aura quoi qu'il arrive du mal avec les nouveautés.


Dès les premiers mètres sérieux, là on change de registre. Le vélo donne immédiatement une sensation de stabilité hallucinante, bien plus qu'un Trance SX. Pas de doute, c'est une machine à envoyer en descente. 

Car même si au pédalage le Reign se comporte plutôt bien, avec une très bonne position et un "blocage" du Monarch efficace, inutile de vous dire qu'avec cet embonpoint nous ne le conseillons pas pour la transvésubienne...







Non, clairement la valeur ajoutée du Reign, c'est en descente qu'on l'apprécie. Ce vélo encaisse tout ! Le Maestro couplé au bon setting du Monarch colle la roue arrière au sol, la Pike permet de garder le cap même quand ça tabasse, avec une précision qui fait maintenant référence. 


La souplesse générale du cadre aluminium et les roues en 27,5 donnent également un grip incroyable en dévers. 

Clairement, ce bike nous a emballé dans le raide et le rapide, par contre lorsque les tracés commencent à se resserrer, les choses se sont un peu compliquées, même si sur le papier les bases ne sont pas immenses (434mm), le vélo est long pour une taille M, il est assez difficile de tirer des manuals et les épingles ne sont pas son domaine de prédilection, surtout si l'on rajoute le cintre en 800mm qui a du mal à passer entre les arbres. A moins de le violenter ! 


Oui, le Reign a l'option "bourrinage autorisé", quand la finesse ne marche pas, il vous reste toujours la violence et des fois c'est le seul moyen de se faire comprendre avec la bête.

Car si le Reign n'est pas le vélo le plus dynamique du marché, c'est surement un des plus tolérants, ce qui permet, dixit un certain Yoann B. de rouler comme un "connard".



La tolérance, voici surement le parti pris de Giant pour sa nouvelle bête d'enduro en Aluminium et c'est vraiment ce qu'il en ressort. 








Pour le reste, certains choix de composants (évoqué au chapitre "sur le papier") ne se sont pas montrés des plus judicieux, ainsi les freins Shimano Deore ont vite montré leur limite avec un manque de puissance criant sur de longs runs.





Par contre nous soulignerons le sans faute de la transmission, qui même si elle n'est pas la plus légère ni la plus moderne, a parfaitement tenu le coup avec un Enduro de 1400m D+ et autant de D-, une DH marathon, 3 sorties cool et une journée en Bike Park dans la boue. 

Conclusion

 

Fidèle à sa réputation, Giant sort un nouveau Reign ultra efficace, performant et assez neutre. Sans être le vélo le plus dynamique du marché, il sait au moins être un des plus tolérants. Et c'est déjà pas mal ! 

En gros, aucune mauvaise surprise... Et si cette absence de surprise était la plus grande qualité de ce Reign ? A son guidon on se concentre sur son pilotage en ne pensant jamais à sa monture.