Entrevue : Conor Macfarlane

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Entrevue : Conor Macfarlane

Le freeride néo-zélandais à l'état pur !
article Innsbruck
Texte :
Òliver G
Photos :
Random + Oliv C

Intro

Il y a des riders qu'on a envie de rencontrer, avec qui on a envie de discuter pour en savoir un peu plus sur leur vie, leur vision du VTT et tout simplement apprendre à les connaître. Conor Macfarlane faisait partie de notre liste et nous avons eu la chance de pouvoir passer quelques jours avec lui lors des premiers Crankworx à Innsbruck lors du lancement Mons Royale, marque dont il est le principal ambassadeur VTT. Après avoir bien roulé avec lui toute une journée pour avoir pu gauger du potentiel de l'animal, nous nous sommes posés à l'ombre dans la tente Mons Royale pour discuter de tout et de rien, de vélo en gros, pendant que les slopestylers s'envoyaient sur la parcours en entrainement pour la finale de l'après-midi.

Pour ceux qui ne connaissent pas du tout Conor, voici quelques mots à son égard :

Il a 26ans et est né sur l'île de Lewis sur la côté Ecossaise. Sa mère est irlandaise et son père néo-zélandais ce qui explique qu'il est assez rapidement reparti habiter en Nouvelle-Zélande du côté de Queenstown. Il a commencé le VTT au sens large en faisant de la DH et du Dirt mais surtout en compétition en XC vers l'âge de 16ans. Mais rapidement les entrainements pénibles ont eu raison de sa motivation et il est vite retourné vers le côté plus "fun" du mountain bike. Parmi ses autres sports il compte beaucoup de surf et de randonnée/alpinisme l'été puis bien évidemment du ski l'hiver.

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A la question "pourquoi t'es tu décidé à vouloir t'envoyer de gros drops?" il a simplement répondu que c'était d'abord par curiosité puis pour la satisfaction qu'un bon gros drop réussi lui procure. Puis..

Une fois que t'as fait un saut de 3m t'as envie d'en faire un de 4m, puis 5m et ainsi de suite. Une fois que t'as tricksé un 3m, tu veux balancer du tricks sur un 4m et un 10m. C'est une progression naturelle pour moi et je ne suis pas facilement content de moi, donc je veux toujours faire mieux, sauter plus haut et plus gros !

Conor Macfarlane

Les choses se sont donc rapidement enchainées pour lui. Il a grandit avec Kelly McGarry et donc à force de le regarder rouler, ça lui a donné encore plus l'envie de s'en tenir à ce genre de pratique plutôt que d'avoir envie d'aller chercher le chrono par exemple.


Le style de ride à la McGazza et l'engagement qu'il met dans ses runs le classe clairement parmi les pilotes FREERIDE du milieu. En voici un bel exemple en vidéo :


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26in : Conor, tu sais envoyer de bons tricks mais ceux-ci ne sont pas encore du niveau des tops slopestylers. Est-ce que tu préfères les tricks ou alors juste les grosses lignes et les drops ?

Conor : Je préfère vraiment les gros sauts. Je pense que c'est parce que c'est là où je suis le plus doué. J'aime bien faire des figures mais je galère pas mal avec les gros combos comparé à tous les tops riders du slope. Les tricks que j'ai, je suis capable de les poser quasiment n'importe où et j'estime que c'est là ma force.

Quel est ton tricks préféré?

J'adore les flips suicide, mais je ne les fait pas souvent car mon hard tail n'a pas de frein avant et t'as vraiment besoin d'un frein avant pour le re-plaquer celui-là. Mais du coup un "simple" un-turn-down ou une bonne grosse table sur un hip c'est parfois l'extase. Si je devais poser un gros truc en compétition, j'opterais surement pour un super-flip.


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Conor et la Rampage

Conor gardera surement un souvenir plutôt amer de sa première participation à la Red Bull Rampage l'automne dernier. Avec un gros crash à l'entrainement puis deux crashs dans ses runs de course dont un premier à seulement 20m du départ, le kiwi n'aura pas eu la vie facile. Il terminera quand même son deuxième run, le visage à moitié en sang mais avec le sourire.


Conor a ramassé mais n'a jamais abandonné, voulant faire honneur à son invitation sur cette compétition mais aussi à son ami, Kelly McGarry.

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26in : L'année dernière tu participais pour la deuxième fois à la Rampage. La première fois tu n'avais pas passé les qualifs donc on ne t'avais pas beaucoup vu. Comment c'était d'être en finale cette année ?

Conor : C'était top. Je n'étais vraiment pas sur d'être invité l'année dernière du coup de recevoir l'invitation et de savoir que j'étais directement dans le top 20 des finales c'était beaucoup plus agréable plutôt que de savoir que j'aurais encore besoin de passer les phases qualificatives.
C'est vraiment un évènement stressant et tu ne dors pas beaucoup car tu as beaucoup de choses en tête. Au milieu de la nuit tu te dis: "merde j'aurais peut être du faire passer ma ligne plus a droite", ou alors, "merde mon saut n'est pas assez gros, quel tricks je vais pouvoir faire.."

Qu'as tu pensé du nouveau spot ? Les avis avaient l'air partagés parmi les riders. Certains ont adoré la face, d'autres s'en plaignaient pas mal. Les choix des lignes était un peu restreint avec les 3 secteurs prédéfinis.

Moi j'ai pensé que ça allait. Je pense que c'est tellement dur pour les organisateurs de trouver un spot. Quand tu es dans le désert de l'Utah tu crois voir des spots rideables de partout mais une fois sur place tu te rends compte que ça ne passe pas. Je pense que le spot d'avant était peut être mieux, mais bon c'est normal aussi de vouloir renouveler le truc.
J'ai entendu dire qu'ils avaient ouvert une nouvelle crête sur le bas pour cette année donc ça devrait proposer quelques options de plus aux nouveaux riders qui pourront du coup créer de nouvelles lignes sans trop pomper sur celles de 2016. C'est important car certains riders de ne sont vraiment pas chauds de partager un bout de ligne donc il faut arriver a mixer un peu tous ces éléments et c'est pas facile !

Que penses-tu que la Rampage apporte au VTT en tant que sport ? Est-ce une bonne chose que la partie la plus visible du VTT soit un évènement très extrème comme celui de la Rampage ?

Je pense qu'il faut absolument montrer la face la plus extrème de notre sport, mais en même temps il faut arriver à nuancer le truc car sinon personne ne va vouloir se mettre au VTT. Après, quand je dis a des gens comme mes cousins par exemple que je fais du VTT, ils me disent "ah c'est cool, donc tu met des cuissards et tu roules que en montée?!" et ce n'est pas l'image que j'ai envie que les gens aient quand on leur parle de VTT. Le côté Freeride c'est ce que je veux montrer mais je veux aussi que les gens sachent qu'il y a une façon de pratiquer qui est plus soft bien évidemment.

Concernant le format de la Rampage, apprécies-tu le fait qu'il y ait quelques jours pour shaper ta ligne ou préfèrerais-tu avoir juste un spot vierge a rouler - en mode Freeride complet ?

Le spot vierge comme c'était fait à l'époque c'était top. Tout est tellement aménagé maintenant que certaines lignes sont juste de belles autoroutes agrémentées de sauts... Je sais apprécier les deux côtés et je n'ai pas tellement de préférence. Mais c'est sur que ce serait trop cool d'avoir un évènement où tout est plus naturel car ça ferait ressortir la polyvalence chez les riders qui s'élanceraient dans la face. Pas besoin d'être un vrai freerider de nos jours pour s'élancer sur la Rampage car tu peux te construire une autoroute de haut en bas. Le format actuel correspond à la majorité des riders donc ça me va.
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Quelques clichés de sa performance à la Rampage 2016 (Red Bull Content Pool)

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Le bonhomme n'est certainement pas en mousse. La preuve en est avec ces gros crash pendant les entrainements de la Rampage 2016. Comme tout bon rider, il remonte et passe niquel au second passage... Pour les deux tatanes suivantes il a par contre mis un peu plus de temps à se relever. Costaud quand même le Kiwi !


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Malgré ces gros crashs son comportement, sa motivation et son bel esprit lui auront valu d'être récompensé par le Kelly McGarry Spirit Award.


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26in : Quel serait ton endroit préféré dans le monde pour faire du Freeride ?

Conor : Je dois avouer que la Nouvelle Zélande est assez dur à battre, mais bon mon avis n'est pas très objectif car c'est mon "home spot" et car j'y ai passé beaucoup de temps à shapper des lignes à la pelle. Bien évidemment c'est mieux d'avoir son spot de freeride à deux pas de sa porte que de devoir traverser la planète pour rouler ce qu'on aime.
Je n'ai pas encore été aux "Black Hills" (comprendre - Les Terres Noires vers Digne Les Bains), mais on m'en a dit que du bien. Utah semble être le meilleur endroit au monde. Le relief est fou, la terre est bonne, si tu y vas après une averse la terre est tellement facile à shapper.

Doerfling sort une vidéo "Follow the Fraser". Tu as déjà roulé là bas ?

Non, malheureusement, ça a l'air d'être vraiment fou. Des lignes super rapides, droit dans la pente.

Chez 26in on adore ce genre de lignes et ça a l'air vraiment top de s'envoyer des faces comme Doerfling le fait avec ses amis !
As-tu des projets de trips pour aller explorer d'autres endroits comme par exemple Berrecloth l'a fait en Chine ?

Non malheureusement car je n'ai pas les budgets, mais j'adorerais y aller avec quelqu'un avec qui je m'entend bien. Je connais tous les tops pilotes mais on n'est pas méga potes du fait notamment de l'éloignement de la Nouvelle Zélande avec le reste du monde. On se voit juste aux 2 ou 3 évènements dans l'année. C'est sur que j'adorerais avoir une sorte de crew comme le Coastal Crew au Canada. Ce serait fou !

Justement, il y a t'il de bons, jeunes, freeriders en Nouvelle Zélande ?

Non pas vraiment. On a eu beaucoup de nouveaux riders il y a quelques années qui étaient très bons mais en ce moment ça se tasse un peu.

A quoi penses-tu que c'est dû ? Un manque de structuration du VTT en NZ dans son ensemble peut être?

On avait une série nationale en DH, mais je crois que ça s'est arrêté. Maintenant c'est aux clubs locaux de faire leur truc dans leur coin et beaucoup le font mais il y a moins d'engouement et de crews de riders qui font la tournée de toutes les courses et faisaient la fête. Il n'y a clairement plus cette même "vibe".

Loosefest

Après Innsbruck nous avons aussi croisé Conor au Loosefest. Très à l'aise avec les gros sauts il ne s'est pas non plus envoyé en flip dessus car il a envie d'y aller progressivement suite à sa blessure.

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26in : Tu es bientôt complètement remis de ta blessure. As-tu des projets pour le reste de l'été ?

Conor : Non je n'ai pas grand chose, dont je puisse te parler en tout cas (rires) car j'ai des plans pour faire quelques belles vidéos mais je veux garder un peu le secret pour que tout le monde trouve ça cool quand ça sortira. Je reprend confiance suite à ma blessure, mais je ne veux pas pousser les choses, donc je vais rentrer plus tôt pour avoir le temps de shapper durant le printemps néo-zélandais. J'ai un tas d'idées.
Normalement je vais faire un film complet autour de la Nouvelle Zélande et je prépare un autre édit rempli de bangers pour faire un peu le buzz sur les réseaux sociaux. Shooter pour des vidéos c'est ce que j'aime le plus car je peux faire ce que je veux quand je veux, puis j'adore shapper de nouveaux spots, donc j'ai hâte d'être rentré pour mettre tout ça en route !

Tu as changé de sponsor de vélo l'hiver dernier, tu es passé de Knolly à Intense. Un petit mot sur tes nouveaux vélos ?

Je roule le M16 en carbone, c'est assez différent du Knolly en Alu. Je n'ai pas encore beaucoup roulé avec du coup je ne saurais pas trop dire la différence. Je suis plutôt le gars qui roule avec ce qu'il a sous la main donc je ne chipote pas trop avec le comportement du bike, mais en tout cas les premières sensations avec le Intense sont très bonnes. J'aimerais bien avoir le même vélo sous la main, un en carbone et l'autre en alu pour pouvoir faire de vrais comparatifs mais honnêtement je ne sens pas de grosse différence et je m'habitue très vite à mon nouveau matos.

Tu roules sur du 27,5" pour ton DH et ton Freeride maintenant. Penses-tu un jour rouler avec un 29" ?

Honnêtement, pour le moment je n'en vois pas l'intérêt. Malgré ma grande taille, j'ai déjà ce dont j'ai besoin avec le 27,5" donc je ne suis pas pressé d'aller essayer encore plus grand. Je préfère aller un peu plus doucement et m'amuser plus avec un vélo qui sera plus joueur !

Par rapport à ton role d'ambassadeur avec Mons Royale, que fais-tu pour eux ?

Bien évidemment je suis là pour faire de l'image et donner de la visibilité aux produits et à la marque mais je suis aussi conseiller technique. Vu que Mons s'est d'abord développé sur le ski, ils manquaient peut être un poil d'expertise pour des produits VTT, j'ai donc pu tester les différentes matières et mix de laines ainsi que faire quelques conseils comme le fait d'ajouter un petit essuie lunettes sur tous leurs T-Shirts techniques car la laine c'est pas top pour essuyer ton masque ou tes verres. En plus leur QG est basé à 1h de chez moi donc je peux rapidement leur rendre visite et contribuer encore mieux donner mon expérience et mes retours pour améliorer en permanence leurs produits.


Le mot de la fin ?

On le laisse à Conor sur une petite vidéo sympa qui avait été faite à l'époque pour annoncer l'arrivée des Crankworx de Rotorua et notamment de l'épreuve de Dual Speed & Style dont Mons Royale est le sponsor principal !


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