Test Juliana Roubion C 2017

1 test Juliana Roubion C.

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Léa W2L

Pas l'temps de trainer.

Avis sélectionné
Profil du testeur : 25 ans | 1,73m | 60kg | Expert
Spécificités du montage :
Conditions du test : Toutes conditions de terrain et de luminosité

Points forts

Stabilité à haute vitesse, capacité d'encaissement

Points faibles

Pataud à basse vitesse

Première prise en main


Le carton me semblait si léger, au point où je me suis demandée s’il ne manquait pas de pièces… !

Quelques tours de roues dans la rue pour régler le SAG, la hauteur de selle, le placement des freins et puis voir un peu comment la bête réagissait sur le goudron. Mais rien de plus.

Visuellement le cadre est propre, le passage des gaines interne le rend sobre. Un sabot vient protéger le bas du down tube et le protège base est parfaitement bien intégré et solide. Ce sont des pièces en caoutchouc moulée exprès pour le cadre, donc aucun soucis de fiabilité de ce côté.


Première sortie


Les premiers vrais tours de roues se font sur une spéciale de l’Enduro Jura. Une montée sèche pour chauffer les cuissots, une portion d’une petite dizaine de minutes de plats / descentes / relances qui permet de se faire une idée de la dynamique et ensuite 25 bonnes minutes de descente sur des singles allant de la sapinière, aux épingles serrées, aux sentiers avec racines… 10km et 850m de D- pour 160 de D+. L’adaptation n’a pas été longue, dès les premières prises de vitesses j’étais à l’aise. Certes j’ai talonné un peu vite de l’arrière, j’ai réajusté d’une dizaine de PSI la pression par rapport à la préconisation donnée sur le site, pourtant je fais 60 kilos avec l’équipement. J’avais réglé le rebond à quasiment 80% du plus rapide (je me comprends, comptez les clics). J’ai opté pour quelques clics plus lent afin d’éviter le dribblage à basse vitesse (le vélo étant très rigide, ça fatigue).

Les composants proposés sont tous assez bodybuildés. J’ai grandement apprécié la fiabilité des freins Shimano SLX (200/180mm) qui n’ont pas fait défaut même après 30min de chauffe. (Coucou Sram… !). Les pneus, Maxxis Minion 27.5*2,30 / 3C et tout ça, sont ultra polyvalents et robustes. Ce n’est pas pour rien que tout le monde roule avec ceux-là en BC (dixit un ami qui y a fait un trip l’an passé). Je les ai trouvé un poil gros en terme de section, ceci est surement lié à la jante, sur d’autres roues ils ne me semblaient pas si gros. On sentait que ça faisait un peu ventouse en montée roulante. M’enfin cela reste logique avec d’aussi gros et puissants freins, il faut des gros pneus.

Je trouve l’ergonomie de la molette de l’amorto un peu hasardeuse. Il faut aller la chercher assez loin, car elle sous le corps de l’amorto. Une molette placée sur le côté (Monarch Plus / Float X) est plus facile à gérer.

En fidèle « pas l’temps de faire dans les détails » je n’ai pas prêté attention à la transmission et la première montée (que je connaissais bien) m’a paru très dure. Faute à un plateau en 32 dents pour un pignon en 42 dents. Euh… aïe quoi. En tant qu’alsacienne j’aime bien pédaler dans la choucroute, donc un plateau en 30 voire 28 dents (ce que j’ai habituellement) ne serait pas du luxe. Il faut noter que j’ai réussi une montée raide pour la première fois parce que je n’avais pas le choix, fallait appuyer et que je pensais sincèrement que c’était du 30 dents…


Sorties suivantes


Les sorties suivantes étaient à la pédale sur des distances courtes avec des sentiers bien cassants et glissants du Jura. En montée roulante la dynamique est bonne, j’ai cependant passé un peu de temps à régler le chariot, car je ne trouvais pas l’assiette optimale. L’angle du tube de selle est de 74°, un degré de différence par rapport à mon enduro habituel (75°), mais cela a suffi pour que je fasse des ajustements pour être plus efficace au pédalage. J’ai abaissé le bec de selle et avancé le chariot de façon à être à l’aise dans les pentes raides, mais pas trop non plus histoire de ne pas glisser en avant sur les portions roulantes.

Ce genre de réglage est très subjectif. Difficile d’incriminer le constructeur pour cela.

En montée techniques ou relance (donc quand on est debout sur la selle), j’ai connu des vélos plus réactifs. Je mets ça sur le compte des bases arrières très longues.

Le poids plume du vélo est très appréciable lors des portages. Ce qui m’est arrivé plus d’une fois pour des durées allant jusqu’à 45 minutes.

Plus tu vas vite moins le vélo bronche, c’est un véritable rail. Mais… qui dit rail, dit bases longues, qui dit bases longues dit vélo moins joueur. Et c’est là où personnellement (en prenant en compte mes préférences très aériennes de pilotage et mon « background » de dirt) que je trouve que le vélo à ses limites. Très dur à cabrer à basse vitesse, je trouvais qu’il manquait de dynamique sur des sentiers trialisants ou pour se sortir d’une épingle. Tirer un bunny-up s’avère un poil déroutant au début parce qu’il faut revoir le centrage de mon corps au-dessus du vélo du fait de la longueur des bases (433mm). En l'air il n'est pas très joueur. Mais il faut savoir que l’ancienne version de ce cadre avait des bases encore plus longues. L’angle de direction est assez fermé ce qui je trouve est un peu pénalisant sur portions très raides. Je ne prendrai pas ce vélo pour faire des lignes freeride dré dans le pentu à longueur de journée. Mais… ce n’est pas ce pour quoi il est programmé. Il reste un « petit » enduro ou un « gros all-mountain », étiquetez ça selon que vous voyez le verre à moitié vide ou à moitié plein… !

J’ai testé un peu le bike park avec, ça change le pilotage. Tu conserves mieux ta vitesse, tu t’amuses plus à rebondir de racine en racine Il ne bronche pas sur les gros virages relevés. Les virages n’ont qu’à bien se tenir.… mais bon on ne va pas se mentir, le corps du pilote prend plus cher et les gros sauts/drops je passe. Je préfère tout de même un bon gros freeride ou DH. J'ai testé donc quelques sauts, mais je n'ai pas été convaincue, ça saut comprenez bien, mais ce n'est pas avec que tu t'amuses le plus. Tu sautes droit et paf tu ne perds pas de temps.

Je n’ai pas tout compté (je ne suis pas encore assez « strava » pour cela) mais j’ai dû faire quasiment 120 km et 5000mD + et au moins 8 000 de D- (merci les navettes et train suisses).


On va chipoter un peu, mais dans cette sphère stratosphérique du très très haut de gamme, on a le droit :

-Les poignées d’origine (la marque ??) sont trop courtes. La main dépasse sur l’anneau de serrage. Ce n’est pas agréable et elles glissent quand c’est mouillé. J’opterai pour des ODI Ruffian ou LongNeck pour une valeur sûre.

-Le cintre en 760mm sur les montages d’origine, un poil petit à mon goût (mais j’ai roulé pendant 2 semaines sur un 800mm en pensant que c’était un 780mm).

-La couleur… allez… un mauve pâlot… ? Bon, ok, c’est subjectif.

- L’embourbement du point de pivot (qui se trouve au niveau du boitier). Je pense qu’un mud guard pour la roue arrière ne serait pas du luxe, parce que tout le système est compliqué à atteindre et donc difficile à nettoyer (ou alors faut un truc haute pression à chaque fois).


Pour conclure


Aucun souci mécanique, pas de crevaison… Une belle chute qui m’a valu 10 points de suture et 3 semaines d'arrêt (j’ai glissé, chef)…

En bref…, avec le Juliana Roubion… pas l’temps de trainer, plus tu vas vite, mieux ça va. La stabilité à haute vitesse est assez dingue, la rigidité générale du vélo fait qu’il est réactif aux changements de direction quand la vitesse est là, mais à allure réduite (dans des successions d’épingles) je le trouve plus difficile à manier. Il reste néanmoins un vélo pour pilote averti car il n’est pas très drôle à piloter à basse vitesse du fait de sa géométrie taillée pour lâcher les freins tout droit dans les racines.

Le Juliana Roubion C est un « passe partout ». A l’aise au pédalage sans forcément être le meilleur de pédaleur, très à l’aise en descente, mais sans être le plus joueur, il encaisse sans broncher. Son potentiel se dégage quand le compteur augmente. Broap broap.

Il obtient donc la note de 8/10 de MA part, ce qui excellent en soi. C'est parfaitement subjectif. Si vous détester décoller les roues du sol alors il aura un 9/10 (le point manquant étant l'embourbement du point de pivot à mon sens).


Un grand merci à Loïc & Oliver.

Photos "boue" : Romain Laurent

Pour qui ?

Pour pilotes avertis qui aiment foncer dans les racines. Pilote "all-mountain" qui déteste que les roues décollent du sol. (Là c'est ventouse assurée).
8/10
Prise en main
Stabilité
Maniabilité
Capacité à descendre
Capacité à monter
Comportement en l'air
Qualité d'équipement
Finition du cadre
Facilité d'entretien

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