Raid des chemins du soleil

Un défi, rien de tel pour exciter l'esprit aventurier d'un rider. Alors quand un ami me propose de participer au raid Die-Gap dont le but est, comme son nom l'indique de relier Die à Gap, je réponds « oui » sans hésiter... Les chiffres annoncés par l’organisation sont plutôt impressionnants : 3 jours de ride du 18 au 20 mai, 220km au total et 7200m de dénivelé positif (je vous laisse calculer la moyenne journalière). Ces chiffres sont ceux de la formule « rando », pour la formule « élite », vous prenez les mêmes mais sur deux jours et une nuit... Y sont fous ces crosseux.

Première prise de contact : J - 1

Le rendez-vous est donné avec mon coéquipier au camping de Die où j’ai déjà récupéré les dossards ainsi que les premières instructions.
La prise de contact est plutôt bonne, tout le monde est content et excité d’être là pour cette épreuve. Seul le beau temps ne semble pas être au rendez-vous. La bonne ambiance se confirme lors du repas le soir qui est suivi d’un briefing. Près de 500 personnes y sont présentes, dont plus de la moitié de nationalité étrangère (Belges principalement). Le départ sera donné demain à 8h30.

Jour 1 : Die –Valdrome (la station)

Le camping est en effervescence, comme une fourmilière où chacun a sa tâche attribuée. Il est temps pour nous de ranger la tente, les sacs et de les charger dans le camions. Dernier check-up des biclous et direction la place centrale du village de Die.

Cette étape est annoncée comme la plus roulante des 3 jours, 85km pour 2900m de dénivelé positif et 2 ravitaillements.
C’est parti, le départ est donné, les furieux partent devant. On décide de ne pas tomber dans le piège du faux rythme engendré par l’effet de foule et d’euphorie du départ et de rouler tranquille.
D’autant qu’on ne se connaît pas sur ce genre de distances (et surtout sur plusieurs jours). Objectif de la journée, terminer bien, sans se faire mal aux jambes. Les premiers 30 Km sont une succession de routes et de montées sur piste, puis c'est l'arrivé au premier ravitaillement truffé de charcuteries, fruits secs, pâtés, sirops (le rêve...). Nous sommes heureux d'y arriver dans la première moitié surtout qu'on apprendra plus tard que les derniers n’ont pas eu d’eau à ce ravitaillement. Bref nous repartons vers le second ravitaillement annoncé à 60 Km. Bonne succession de portages et de côtes avec notamment une montée sur piste en plein cagnard plutôt éprouvante.

« Ravitaillement ! », heureux d’entendre à nouveau ce mot, cela signifie que nous avons fait les deux tiers du parcours de la journée. Les difficultés s’annoncent croissantes après le second et dernier ravitaillement. Il nous reste encore pas mal de dénivelé à faire sur les 25km restants. La fatigue commence à se faire sentir et lorsqu'on se retrouve face à des murs, même sur piste, on ne résiste pas à la tentation de pousser.

Puis c’est fini, nous touchons au but ! Nous arrivons dans la première moitié des participants (200 équipes au total pour la formule rando). Après un passage au ravitaillement final, on récupère notre paquetage, on monte la tente et direction les douches. Objectif de cette première journée atteint, aucune casse matériel et on termine sans trop de fatigue.

Jour 2 : Valdrome – Lus en Diois

8h30 : le départ est donné. Les visages sont déjà plus marqués.8h30 : le départ est donné. Les visages sont déjà plus marqués. Nous nous élançons pour la plus courte des étapes, 50km et 1800m de dénivelé positif. Toujours dans un soucis d’économie et dans le but de finir ce raid, nous décidons de profiter de la journée pour faire ces 50km. Comme à notre habitude nous laissons partir les furieux devant (malheureusement). Premier single descendant (le plus technique des 3 jours) et c’est la panique pour un bon nombre de participants. Un peu énervé d’être gêné, je décide de faire passer la moto de sécurité devant et je me colle dans sa roue, ça me permet de me faire plaisir et de tout passer. La suite sera similaire à la première étape mais avec des passages plus ludiques, notamment la traversé d’une rivière (agréable vu la chaleur).
Problèmes de genoux et mécanique pour mon coéquipier feront durer cette étape, pas de souci on n’est pas pressé !

Jour 3 : Lus en Diois – Gap

Ici le paysage est sublime à l’aube ! Les jambes tiennent, aucune fatigue ressentie, que demander de plus...Il nous reste un jour et 85km pour 2300m de dénivelé pour venir à bout de ce raid. Départ à 6h30 cette fois. Les élites partent devant nous. Nous attaquons une ascension de 14km suivi d’un portage pour arriver à 2000m d’altitude. Ici le paysage est sublime à l’aube ! Les jambes tiennent, aucune fatigue ressentie, que demander de plus... Une descente ? Enfin ! Cela commençait à nous manquer. Terrible, là encore on roule, on nous laisse passer (ce qui est appréciable). Là encore les moins téméraires posent pied. Tant pis pour eux, ce passage sera le plus marquant de ce raid pour moi. Les kilomètres défilent, un, deux puis trois ravitaillements, des portages à souhait passés, nous sommes dans la dernière ligne droite. Avec une dernière descente que je passe sur la plaque, voilà la porte d’arrivée du raid !

Nous terminons encore dans la première moitié, satisfait de nous même. Un bon repas, une bonne douche (froide) viendrons compléter la récompense d’être venu a bout de ce raid. Retour à Gap (deux heures de car) pour récupérer nos voitures et voilà l’aventure du raid des chemins du soleil belle et bien terminée.

Conclusion

Un raid vtt demande de la technique même si celui-ci était assez roulant, se lancer dans 220km à vélo demande un minimum de préparation et de technique. Pour conclure sur ce raid, ambiance vraiment sympa, parcours et paysages sublimes même si pour moi il n’y avait pas assez de passages techniques. Les étapes 2 et 3 furent plus dans mon profil.
Petit bémol pour le premier ravitaillement de la première étape et pour la longueur de l’organisation lors du retour a Gap. Hormis ces petits détails, tout s'est très bien déroulé. Un raid que je vous recommande !

Quelques chiffres :
220km - 7000m d+ - 23h30 de selles.
Nous avons été détourné lors d’une porte horaire ce qui explique la différence entre le dénivelé annoncé et celui réalisé.