Photo de couverture

Cliquez ici pour ajouter une photo de couverture, ou déposez la photo dans ce cadre. Si les dimensions sont supérieures à 2000x1045 pixels, la photo sera automatiquement redimensionnée.

L'image d'en tête sera affichée derrière le titre de votre article.
Cliquez ici pour remplacer la photo de couverture (2000x1045 pixels), ou déposez la photo dans le cadre pointillé.

FBI - Urge Kenya

Retour sur l'évènement africain du début du mois, qui vit 10 top pilotes s'affronter sur les pentes du Mont Kenya.
article événement
Retour sur l'évènement africain du début du mois, qui vit 10 top pilotes s'affronter sur les pentes du Mont Kenya.

Mêlant découverte culturelle, action humanitaire et performance sportive, Le Fabien Barel Invitational / Urge Kenya pouvait sembler un évènement complexe à première vue. Et même un brin élitiste avec la limitation à 10 riders invités par les organisateurs. Et puis, au fur et à mesure que tombaient les noms des heureux élus - des attendus comme Wildhaber, Balaud, Villier, etc. et des moins attendus tels que Vouilloz, Berrecloth, Simmons - on devinait qu'un cocktail explosif se mettait en place.

Car à part l'amour du 26 pouces, qu'avaient tous ces pilotes en commun ? Et bien l'amour justement : l'amour de la rencontre et du bonheur partagé, l'amour de la nature, l'amour et la solidarité avec son prochain, au sein du groupe mais aussi plus largement, dans le cadre du programme de soutien à l'ONG Accord.

Alors ce qu'on aurait pu voir comme un trip d'enfants gâtés s'est révélé une expérience humaine hors norme. Dans cet article, nous donnons la parole à 2 des riders - Fabien Barel, l'organisateur bien sûr, ainsi qu'Yvaral Villier - et laissons les mots du début et de la fin aux belles images d'Altermondo !

La vidéo de l'évènement - by Altermondo

 


Urge Kenya - la video via Zapiks

 

Fabien Barel - l'épaule de Jupiter

vttfreeride : Bonjour Fabien Barel (team Subaru-Mondraker), organisateur du FB Invitational / Urge Kenya. Ca va mieux l'épaule ? Que s'est il passé ?

Fabien Barel : Les chutes arrivent toujours bêtement. Pendant une séance photo à la montée du Mt Kenya, j'ai tapé l'épaule à pleine vitesse dans un rocher. Je suis resté collé un moment sur place mais j'ai vite réalisé que ce n'était rien de très grave. La mobilité était correcte malgré la douleur. J'ai donc décidé de continuer la montée jusqu'au 2ème gîte avant que les muscles me verrouillent l'articulation.

v : Malgré cela, vous atteignez le sommet et prenez part à la course. Qu'est ce qui vous a motivé à ce point ?

FB : Le levé du matin, dernier jour de l'aventure, a été difficile. Le rythme que nous nous imposions était rude. Tout le monde déjeune très vite, et je me retrouve rapidement seul athlète au gîte avec le staff vidéo. Les pilotes ont tous attaqué la dernière partie de l'ascension qui était la plus difficile. L'inquiétude qu'on pouvait sans doute lire sur mon visage était flagrante ce matin là. Le dépassement de soi était une des valeurs clairement mises en avant dans ce Challenge et je ne pouvais pas ne pas montrer l'exemple.Je donne 2 coups de pédales devant le gîte et réalise immédiatement que les traitements de la nuit n’avaient pas eu beaucoup d'effet. Je décide donc de fixer le vélo sur mon épaule gauche, de coincer mon bras droit dans ma ceinture pour attaquer la montée. L'URGE Kenya aura été un vrai challenge sur divers aspects pour les uns et les autres. Celui là aura été le mien. J'ai serré les dents et je suis allé jusqu'au bout.

v : Comment est né le concept Urge Kenya, qui mêle conditions de course extrême, choc culturel et action humanitaire ?

FB : L'URGE Kenya est né d'un enchaînement d'idées avec Fred Glo. Nous avons monté South Shore Bicycles ensemble l'an passé avec Brake authority et donc URGE BIKE PRODUCTS. Le marketing de la marque et ses racines même tournent autour du développement durable, de la protection de l'environnement et de la performance. Avec l'arrivée de Urge dans les shops ce printemps nous voulions un concept novateur mais surtout aussi éthique et qui reflète au mieux la philosophie de SSB. La démarche humanitaire nous est apparue comme s'imposant d'elle-même, à partir du moment où l'on pose nos roues en Afrique. Fred ayant été pour un des Tribe Trip sur le Mont Kenya il y a 4 ans, il m'expliqua l'idée qu'il eu à ce moment-là. Un parcours idéal, avec un profil de terrain fabuleux dans un pays d'Afrique en grande difficulté, un lien ininterrompu et resté fort avec Robin le chef guide et sa famille, tous les ingrédients était réunis pour inviter 10 des meilleurs pilotes mondiaux pour un événement unique en son genre.

v : Le bilan humain et financier est il positif ?

FB : Le bilan financier est positif malgré une configuration économique qui n'était pas idéale lors du montage de l'événement. L'objectif était de reverser un minimum de 10 000 Euros à l'ONG Accord. Nous serons largement au dessus car cette somme est déjà recueillie et nous devons y rajouter la superbe action de Sam Peridy qui via ses sponsors a mis son vélo aux enchères au bénéfice de l'ONG également, et aussi quelques collectors comme des t -shirt pure gear, ou des skis Fisher qui vont compléter la somme via des enchères sur www.urgekenya.com. Cerise sur le gâteau un superbe "carnet de voyage" sera bientôt édité par notre partenaire Altermondo.
Le bilan humain, lui est unique. Le partage avec la population locale et les guides aura été un véritable succès. Les pilotes se sont investis dans la relation avec leurs porteurs et dans la culture du pays. Et crois moi, ce n'est pas facile en Afrique vu le décalage important de mode de vie. Mais ma plus grande fierté aura été de voir les athlètes se serrer les coudes dans la difficulté. L'altitude, la maladie, les blessures, les conditions de vie, l'effort physique, le parcours technique auront été tant de défis à relever où les plus grands compétiteurs en auront oublié la notion de résultat via un individualisme souvent exacerbé habituellement. Nous devions y arriver et tous ensemble, telle aura été la philosophie de ces 3 jours. Un petit regret pour Alex Balaud, mais qui sera allé au bout de lui-même avant de renoncer, c'était essentiel.
L'objectif de URGE KENYA était de faire ressortir les valeurs pures du VTT: Le coté Freeride, au sens LIBRE, de la discipline mais aussi l'éthique du dépassement via le respect de soi et le respect de l'autre face à la difficulté.

FBI - Urge Kenya

v : Y aura t'il une 2ème édition, au même endroit ?

FB :  il y aura une suite à cette aventure,  maintenant quand et où... Tout cela reste à décider, mais on a déjà de bonnes pistes... Nous voulons garder la contenance de ce premier événement et pour cela nous devons bien préparer la 2ème édition afin de ne pas décevoir et être déçu ;-) .

v : On vous a vu à la Méga de la Réunion et maintenant au Kenya. Etes vous attiré par la DH marathon ?

FB : Je prend énormément de plaisir sur mon VTT et l'enduro est clairement une discipline que j'affectionne. Je profite souvent de la saison OFF pour pratiquer. Mais maintenant l'heure est à l'adrénaline pure en DH avec le début de saison.
Les calendriers estivaux ne sont pas compatibles entre DH et Enduro ou DH Marathon, on verra plus tard a coup sûr.

v : Envie d'ajouter qqchose ?

FB : Pour moi cette aventure aura été et restera unique. De le difficulté à organiser et vivre l'événement est sorti le meilleur de chacun. L'investissement et le bonheur du staff, des pilotes, des guides et population locale, sont une joie immense pour moi. Je dis d'ailleurs un grand merci à tous pour ce moment de vie si fort...

v : Merci Fabien !

FB : Merci à vous !

La vidéo de Fabien - by Altermondo

 


Urge Kenya - Fabien Barel via Zapiks

 

Yvaral Villier - Au nom du Père, de la fille et du bon esprit...

vttfreeride : Bonjour Yvaral Villier, rider du team Team SANTA CRUZ M.I.A, de retour de l'Urge Kenya où tu faisais partie des 10 privilégiés invités à participer au Fabien Barel Invitational... Alors tout d'abord, c'est une course ou un trip d'après toi ?

Yvaral Villier : C’est avant tout un trip, malgré la course. Car ce qui passait en premier c’était l’aventure humaine entre les 10 pilotes, l’organisation et la population locale. Ensuite il y avait déjà l’exploit physique d’atteindre le sommet (c’est pas forcement facile de faire un sommet à 4800 m) et enfin de descendre ! Après, nous sommes plus ou moins tous des compétiteurs donc le résultat comptait, mais ce n’était pas la priorité.
Nous avons ensuite réalisé pas mal d’image (photo et vidéos) pour avoir un maximum de retour presse. Il y avait quand même 5 personnes d’Altermondo (la boite de comm’) pour filmer et photographier, mais également Christophe Margot bien connu dans le milieu de la photo et Eric Bacos également connu dans le milieu de la vidéo.

v : Comment ça s'est passé avec les autres riders, qui n'ont pas tous la même pratique, sinon approche, du VTT ?

YV : Le contact avec chaque rider a été super intéressant, très enrichissant pour moi. Ce qui est énorme c’est qu’au final je me suis rendu compte que nous avions tous plus ou moins la même approche du VTT et une philosophie de vie. Je connaissais déjà les pilotes Français, j’ai appris à connaître René [Wildhaber], Marc [Weir], Wade [Simons] et Darren [Berrecloth]. Qui sont tous d’une gentillesse et d’un dévouement énorme. Et tu vois, je ne pensais pas que Darren soit un aussi bon compétiteur d’enduro, il a vraiment joué le jeu. Il m’a très agréablement surpris. C’est vraiment quelqu’un de bien.

v : L'un des objectifs affichés de l'évènement était la rencontre avec la culture et le peuple Kenyan. Mission accomplie ? (relation avec le guide / porteur / accompagnant...)

> On peut le dire oui. En fait, ce qui était mis en avant, c’était le contact avec le porteur, je n’ai pas vraiment pris le temps de beaucoup parler avec lui, en plus j’ai pas forcement une bonne mémoire, j’ai donc eu du mal a retenir des mots de la langue Swahili… En plus je suis plutôt introverti et timide, ce qui n’aide pas forcément, mais des gars comme René ou Fabien ont vraiment joué le jeu. Après ce qui était vraiment le plus important pour moi, ça a été de rencontrer Caroline la représentante de l’ONG ACCORD à qui nous avons reversé 10.000 € afin d’aider les Massai à obtenir de l’eau. J’ai pas mal discuté avec le responsable des porteurs qui était également notre guide, cela a été aussi très riche d’informations.

v : Roulez à cette altitude n'est pas facile, peux tu nous expliquer ce qu'il t'est arrivé ?

> Effectivement ce n’est pas facile, je m’étais pas mal renseigné sur le mal des montagnes et j’avais la crainte de l’avoir. Déjà quand j’avais fait un sommet il y a 5 ans au Maroc, je l’avais eu. Et mes craintes se sont révélées exactes. J’ai commencé à me sentir mal (mal à la tête, fatigue) vers les 4000 m, faut dire qu’on n’a pas arrêté de faire des photos et vidéos sur toute la monté pendant les 2 jours précèdents… Mais là j’ai vraiment commencé à me sentir mal, sans vraiment comprendre pourquoi (peut être aussi que je ne voulais pas me l’avouer). Ce qui m’a cassé le moral c’est que j’avais un plateau en 22 pour monter, et Nico (Vouilloz) n’avait qu’un mono-plateau en 36, il arrivait à franchir des trucs que je me sentais vraiment incapable de faire ! J’ai donc réalisé les 200 derniers mètres sur les rotules, on m’a aidé à porter le vélo. Il faut savoir que le mal des montagnes se traduit par un oedème pulmonaire ou un oedème cérébral, c’est ce dernier que j’ai eu. Pour le soigner, il faut redescendre de 400 m, sauf que nous arrivions à la nuit et qu’il fallais marcher quelques kilomètres avant de pouvoir commencer a redescendre. Le soir au refuge, j’entendais tout le monde se marrer alors que j’avais le cerveau qui allait exploser ! Heureusement le doc m’a filé des diurétiques et m’a fait une intramusculaire d’un produit dont je ne me rappel plus le nom. Résultat le lendemain matin, je n’avais plus mal à la tête, et comme moralement je ne pouvais pas laissé tous mes potes (sauf Alex Balaud qui a eu le mal des montagnes le matin et qui n’a pu se soigner à temps) j’ai grimpé au sommet pour le départ, même si ce n’était vraiment pas raisonnable, j’ai pris la décision de grimper les 700 derniers mètres. J’en ai vraiment bavé, car c’était très raide, avec le bike de 15 kg sur le dos, j’ai eu du mal à arriver au sommet, Fred (Glo) me l’a porté les 50 derniers mètres. Mais en haut, c’était vraiment un moment de bonheur, il y avait une cohésion de groupe, une euphorie que j’avais rarement eu auparavant. Bon après, forcement la DH a été dure, pas mal de chutes, et surtout plus de force du tout sur un parcours très exigeant, des pierres, des bosses, 2 portages de 15 minutes. Et comme ce que m’avait donné le doc m’a tué l’estomac, je me suis même arrêter vomir sur le parcours… Mais j’étais heureux de l’avoir fait et d’être arriver en bas. Le doc me disais que c’était déjà un exploit d’avoir atteint au sommet...

FBI - Urge Kenya

v : Malgré tout, le plaisir de rider a été au rendez vous ?

> Comme je te le disais, le parcours était exigeant, je ne dirai pas que j’ai pris du plaisir sur les singles, le plaisir est venue du fait que j’étais dans un endroit complètement différent, avec des paysages de fou, à vivre des choses fortes avec des gens que j’apprécie.

v : Que penses tu de l'aspect humanitaire de l'Urge Kenya : alibi à tendance marketing ou vraie sensibilité ?

> Effectivement cela peut être perçu comme un argument marketing, mais à ce prix là, je te prie de croire que c’est pas vraiment « rentable » pour l’organisation. Je pense sincèrement que c’est une vraie sensibilité, qu’il faut bien souligner. Il y a bien trop d’argent dans d’autres sports qui permettrait de faire profiter certaines populations (par respect je tairais les noms de sports...), il n’y en a pas autant dans le vélo, et c’est pour ça que ce geste est fort. Et puis connaissant Fred Glo, même s’il a une entreprise dont le but est de gagner de l’argent, lui se sert de se support pour pouvoir réaliser ses idées comme celle-la. Et il ne le fait pas dans le but de se faire mousser, c’est vraiment quelqu’un de sensible.

v : Ta récente paternité a t'elle changé quelque chose dans ta façon de rouler ?

> Effectivement ça change sa vision, franchement, j’ai pensé à ma femme et ma fille lorsque j’étais mal, et c’est elles qui m’ont donné la force mentale d’atteindre le sommet. Je me sens plus fort depuis que je suis devenue père.

v : Autre chose ?

> J’ai été ravi de participer à cet évènement qui est pour moi la concrétisation d’un vieux rêve de minots, être avec mes idoles et réaliser un exploit sportif. Je remercie les gens de l’organisation, les pilotes, les porteurs, mes partenaires, ma famille et Momo. Et gardez le plaisir de rouler ! Et enfin je rajouterai Respect, Tolérance, et Civisme : quand on voyage on se rend d’avantage compte que nous perdons certaines valeurs, que nous ne sommes pas conscients de tout ce qu’on a.

v : Merci Yvaral !

La vidéo d'Yvaral - made by Altermondo

 


Urge Kenya - Yvaral Villier via Zapiks

Les propos des interviews ont été recueillis par Hervé Doulat (rédaction vttfreeride.com). Merci infiniment à Patrick Cova, Christophe Madeja et le staff d'Altermondo. Les photographes Christophe Margot, R. Ferrero, Oliverstyle et C. Gallo.

 

8 Commentaires

Quentos Flippant l'histoire de l'oedeme.
Sinon bel article et jolies photos, cela me donne envie d'aller rouler la bas.
 

Connectez-vous pour laisser un commentaire

albee Merci pour cet article,que du plaisir mais dommage qu'il n'y ait pas plus de photos.
 

Connectez-vous pour laisser un commentaire

 

Connectez-vous pour laisser un commentaire

.