Vigilance Orange

Un road trip humide.

Ca faisait un moment que je voulais organiser un trip car c’est l’une des meilleures façons de faire des images, on assiste généralement à toutes les conditions de lumière et d’ambiance possible. Lever de soleil, coucher de soleil, nuit, pluie... Tout y est lorsque l’on part sur plusieurs jours.

ElÃ©ment indispensable Ã un bon Road Trip, une belle route

J’ai également pas mal tourné cette saison et je voulais faire partager mon expérience d’un lieu qui m’avait marqué. J’ai donc proposé à Loïc Trouillas, rider local de Mours de m’accompagner aux Terres noires, spot mythique du sud de la France que j’avais découvert lors du Napoléon Trip. Loïc est un mec qui roule le feu, qui ne se prend pas la tête, qui a envie de progresser et d’aller plus loin que la colline voisine, bref, il correspondait au profil qu’il me fallait.

Quelques semaines après la naissance de l’idée, c'est le jour J. Après une dizaine de jours à scruter la météo, on a décidé de partir, malgré une vigilance orange prévue dès le lendemain. 4h de route plus tard, nous voilà rendus à notre lieu de campement, sous le soleil. La vue est toujours aussi prenante, d’autant plus en période automnale où tous les arbres ont revêtis leurs couleurs.

Panorama Ã couper le souffle, on ne s'en lasse pas.

Après installation de la tente et du bbq, nous sommes partis avec tout le matériel sur cette face à l’aspect si particulier. Le début d’après-midi était consacré à l’adaptation, car les sensations sur ce type de terrain sont très différentes, il n’y a pas de chemin, il est donc difficile de savoir quel passage emprunter sans se retrouver au fond d’un goulet (expérience vécue). La lumière baissant, on a décidé de chercher un spot exposé au coucher de soleil, car nous étions bien conscients qu’il allait être le seul de nôtre séjour. Nous sommes donc passés de l’autre côté de la colline et après quelques minutes de recherche, on a trouvé une face en dévers parfaitement exposée. Loïc a donc roulé cette ligne pendant une bonne heure jusqu’à ce que le soleil se couche.

Le mollet, la meilleure victime des Terres Noires

Dans nos plans, on avait aussi prévu de faire des images de nuit. Après quelques recherches, il a fallu que l’on ait la bonne idée de s’installer sur le drop d’entrée de la ligne de crête (ligne de Romain Baghe, car il faut bien lui donner un nom), où on a attendu la nuit complète. Et là, tout de suite, ça faisait moins rire, 1m à droite de la piste, il y a des falaises, donc de jour, ça va, mais de nuit, les repères changent complètement et ce n’est pas une frontale qui arrange grand-chose. Ca faisait vraiment peur, et d’avoir été derrière l’appareil à ce moment-là n’était pas plus mal.

Après avoir eu les images que l’on voulait, il fallait redescendre, et là encore une fois, de nuit et à la frontale, par la même ligne, dans le raide. On était bien content une fois en bas, on avait des images vraiment sympas et on avait bien profité de si douces conditions météorologiques.

Le deuxième jour s’annonçait moins joyeux, après un réveil à base de vent et de pluie sur la toile de tente, l’envie de se lever n’était pas au rendez-vous. Il a donc fallu se motiver et rejoindre la voiture jouxtant la tente pour se mettre au sec et petit déjeuner, et ce sans compter la colonie de mouches ayant trouvé refuge à l’intérieur.

On savait qu’il allait pleuvoir, envisager un retour dès le second jour n’était donc pas possible. On a donc fait avec, et essayé de faire quelque chose d’original (Voir vidéo). Cette idée nous était déjà venue en voyant les conditions météo, mais la concrétiser avec les nos moyens était loin d’être facile, surtout avec quelques timides degrés au thermomètre le matin. On est donc partis sous la pluie et sous des bourrasques de vent sur les terres noires. Un terrain qui change significativement de visage lorsqu’il pleut.

La pluie est tellement forte qu'elle donne du grain Ã la photo

Les goulets deviennent des torrents, la terre colle, glisse, et prendre de la vitesse sur un vélo devient très difficile. Et de mon côté, je crois que je n’ai jamais shooté dans des conditions aussi difficiles, et jamais autant joué avec la vie de mon matériel. Une Gopro nous aurait été bien utile pour illustrer ces propos.

Le 3ème jour était un peu moins venteux mais tout aussi pluvieux, voire pire. Il nous manquait des images et on ne voulait pas être venus pour rien, donc la matinée entière fut consacrée à faire des images assez atypiques.

Il faut savoir qu'en plein Ã©tÃ©, il n'y a pas une goutte Ã cet endroit

Et là, je tiens à remercier énormément Loïc, qui a dû endurer tous les effets contraignants de cette idée. En effet, sous un masque de plongée, on ne voit rien, et on ne peut pas respirer. Et pédaler dans un torrent n’est pas non plus la chose la plus aisée à faire. C’est donc en cette 3ème journée que nous sommes rentrés, après rangement de la tente, qui commençait à faiblir, et de toutes les affaires.

Vigilance Orange

Pour conclure tout ça, c’était vraiment la galère, mais c’était vraiment cool. Je n’étais même pas sûr de faire une vidéo à la base, et ça a été vraiment dur de concilier photos et vidéo en même temps, surtout dans des conditions pareilles, tant pour moi que pour Loïc, qui a dû remonter les pentes un nombre de fois incalculable.

Riding underwater

On espère que le contenu vous plaira et il devrait normalement y avoir la mise en place d’un projet un peu plus important avec de nouveaux noms au programme. Stay tuned !