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[Interview] Georges Edwards

Georges Edwards est organisateur et créateur des Maxi/Méagavalanches.
article Interview
Georges Edwards est organisateur et créateur des Maxi/Méagavalanches.
Lors de cet entretien, je découvris un homme révolté qui peut porter un regard objectif sur l'évolution actuelle du VTT grâce à ses différentes expériences.
Voici donc cette entrevue.



Georges Edwards 10 secondes avant le départ de la Maxiavalanche du Lioran




VTT Freeride : Bonjour, pourriez vous tout d'abord vous présenter ?
Georges Edwards : Bonjour, je m'appelle Georges Edwards, organisateur de la série avalanchecup, créateur de la désormais spécialité validée par un label européen avant peut être d'en être un label mondial...


VTT Fr : Ha bon, il serait envisageable de parvenir à une compétition au niveau mondial ?
G E : Tout est possible car nous avons les points de chute sur les 5 continents, et donc, nous pourrions faire valoir une coupe du monde. Après, il reste a prendre des accords avec les instances sportives, or les instances sportives du cyclisme ne sont pas toujours en phase avec l'esprit que l'on retrouve dans le Freeride et la manière dont nous faisons des compétitions de VTT.
La seconde difficulté serait de trouver des fonds suffisants pour créer un circuit internationnal car il est nécessaire que les participants aient les moyens financiers pour participer a de telles compétitions. Tant que les price-money ne seront pas à la hauteur de compétitions internationnales, une coupe du monde ne pourra pas être envisagée...
Il s'agit là aussi de trouver un partenaire extra sportif. Nous espérons qu'un jour un directeur de communication ou un chef d'entreprise qui aura un peu plus d'imagination que les autres s'investira dans le VTT.


VTT Fr : Et vous pensez que ce serait rentable pour une entreprise de sponsoriser du VTT ?
G E : Ce sera rentable à condition d'adhérer à l'image du VTT et aux valeurs qui se rattachent a cette discipline. Nous, tel qu'on le pratique en tout cas, les valeurs du VTT dans sa déclinaison descente marathon sont toutes les valeurs du XXIème siècle.
C'est vrai qu'on s'interroge souvent sur le fait qu'aucune entreprise, qu'aucun sponsor n'ait l'idée de s'associer à une discipline qui peut valablement aider à améliorer son image.


VTT Fr : Pourquoi alors ne trouve-t'on pas un sponsor ?
G E : Cela vient de l'aliénation de la société occidentale aux choses qui sont communes à tous. Et le VTT n'est pas le plus mal lotti car il est un vecteur économique, c'est un sport ouvert aussi bien aux familles qu'au plus extreme des sportif.
Le VTT est un sport pluriel qui se décline sous la forme athlétique autant que sous celle de la vitesse, de la glisse, de la découverte, des sports de montagne. Mais c'est vrai que la société d'aujourd'hui et toute la publicité quelle induit n'est pas très imaginative.




VTT Fr : Vous pensez que ce serait une bonne chose que le VTT devienne un sport de masse ?
G E : Il est un sport de masse dans le sens ou comme il est pluriel, il est ouvert a differentes sortes de personnes. Maintenant, il serait légitime que les moyens financiers destinés à accompagner l'association de partenaires permette de survaloriser notre sport aujourd'hui. Quand on a les moyens de faire de la pub, on a les moyens de promouvoir un produit.
Aujourd'hui, le produit VTT présente toutes les valeurs qui permettraient d'accompagner et sensibiliser un public en générant un flux économique plus intelligent que jusqu'à présent.
Car la haute compétition n'est pas médiatisée, et par ailleurs, le fait d'être un sport pluriel trouble le grand public.
Il faudrait donc d'avantage montrer le haut niveau pour ne pas continuer a troubler le grand public.
Si on ne montrait pas du foot du matin au soir, personne ne saurait ce qu'est un hors jeu, d'ailleurs je ne sais toujours pas. On ne connaitrait pas les règles. Ceci se retrouve bien évidemment dans tous les sports. Le notre est encore plus difficile a cerner car il a la chance d'être tellement ouvert que l'on a tendance à tout mélanger. C'est un peu comme si les gens confondaient ski alpin et ski de fond... Nous parvenons a faire la différence car nous vivons quotidiennement dedans, mais il faut penser au grand public. Ainsi, je ne vois pas pourquoi certaines équipes de sport collectif gagnent énormément plus d'argent que les VTTistes que l'on voit se défoncer et prendre des risques. Je ne vois pas en quoi ce sportif vaudrait plus que le VTTiste...
C'est notre combat aujourd'hui.


VTT Fr : Vous ne pensez pas que la différence fondamentale est le prix de pratique du sport, car par exemple, le football se pratique avec quasiment aucun moyen tandis que le VTT coute relativement cher...
G E : Nous vivons aujourd'hui dans une société de consommation ou rien qu'avec le budget cigarettes du commun de mortels on se paie deux VTT dans l'année. Ensuite, quand on parle des sports collectifs, il faut savoir ce que ça coute à la société civile en infrastructures, par exemple : un stade et son entretien. Cela coute enormément a la société. Et en plus, ces gens sont payés avec des salaires mirobolants.
J'espere que le VTT deviendra non pas un ascensseur social comme l'a été la boxe ou le cyclisme, mais au moins une niche pour un avenir professionnel pour tous ceux qui le méritent. Il est anormal avec le niveau actuel, sur le plan technique et technologique des grandes courses que tout le monde soit encore "amateur".
Le pouvoir sportif, à savoir les fédérations ou encore plus les pouvoirs internationnaux ont une grande part de responsabilité dans ce laissé pour compte.
En outre, l'atout de notre activité est que, contrairement à plein d'autres sports qui necessitent des aménagements couteux, le VTT peut se développer dans les stations de ski. D'ailleurs, ces dernières ont tout intérêt à miser sur le VTT dans les années à venir car nous entrons dans un réchauffement de la planète (bien qu'ici au lioran, on ne dirait pas... rires). Les stations ont des structures existantes et un coût d'exploitation si elles ne tournent pas qui est énorme.
Or, il se trouve que le VTT propose une solution à ce probleme qu'est l'exploitation des remontées hors des périodes de ski.
Ainsi, lorsqu'on aura trouvé des conditions qui nous permettront d'avoir plus de professionnels, une meilleure perception du grand public, comme pour le ski, nécessairement, la société publique en récoltera un bénéfice économique.
Nous avons donc un avenir à percevoir très positivement.
Maintenant, il faut espérer qu'un sponsor s'investira dans la VTT et que le pouvoir sportif devienne plus compréhensif, car le pouvoir sportif, pour l'instant, est ignorant parcequ'il gère du cyclisme, or nous ne faisons pas du cyclisme. Le VTT aujourd'hui ce n'est plus seulement le XC, mais c'est le dirt, le dual, la descente sprint, la descente marathon, le Freeride,...
Le pouvoir sportif a sacré le XC comme discipline olympique. Or le XC est une composante certe importante du VTT mais elle n'est pas la discipline emblématique qu'est la descente sprint. Or la descente sprint est très compliquée, on n'en fait pas n'importe où et n'importe comment. C'est comme tout : on ne fait pas de la formule1 sur un circuit de rallye surprise.
Le pouvoir sportif internationnal s'est tellement occupé du fonctionnement économique avant le fondement de la pratique qu'on s'est retrouvé petit à petit avec des circuits de coupe du monde qui étaient de pâles activités de vélo sur des chemins, n'ayant rien de spectaculaire. On a donc terni l'image du VTT et on a survalorisé en le rendant olympique et seulement lui, le XC.
Là dessus sont arrivées les horreurs liées à tous les sports athlétiques à savoir le dopage ce qui a finit de nous mettre à l'écart et de troubler la perception du grand public.
Aujourd'hui, il serait très simple de revenir à une valorisation de la descente grâce à des aménagements bien calculés qui mettraient en valeur la gestuelle et pour cela il faut de l'argent et donc des sponsors... On en revient au même problème.
Malgré qu'il n'y ait pas d'argent, pas de sponsor, qu'on fonctionne à la passion, le Freeride et le VTT en général est toujours en progression...



Dans un instant : le départ...




VTT Fr : Justement, depuis combien de temps pratiquez-vous le VTT ?
G E : Depuis le tout début, à savoir 1986. J'organisais alors des compétitions de moto et même quelques unes de VTT.

VTT Fr : Que pensez vous de l'évolution actuelle du VTT à travers des compétitions telles que la Red Bull ?
G E : La Red Bull, c'est une pure arnaque marketing. Mais comme on est dans un univers de malheureux sur le plan financier, Red Bull se régale.
Il n'y a pas d'autorité sportive et donc personne ne peut empecher de faire n'importe quoi et Red Bull a raison de faire n'importe quoi puisqu'il suffit de jetter trois cacahuettes pour que les pilotes accourent avec toute la presse. Ca aussi ca fait partie du VTT mais c'est comme si on disait a Schumacher : "Vous allez sauter les 4 voitures qui sont devant vous, puis prendre feu et toute la presse sera ici"...
Moi je trouve ça lamentable. Pendant que Red Bull jette les cacahuettes à cet endroit là, il serait plus interessant que Red Bull respecte les règles fondatrices de la discipline. Après, on peut faire quelques écarts, mais là, ils se sont dit : "tient c'est bien ici, il y a beaucoup de médias, il y a un mouvement de fond qui est très sain pour notre image et on va l'exploiter au maximum et on va faire des trucs completement décalés car ils ont les moyens de faire venir la presse et les pilotes".
Pendant qu'ils font ça, l'éthique du sport se débrouille avec rien. Je trouve ça anormal. Car si tu es un sponsor et que tu es interessé par l'image d'une discipline sportive, respecte la !


VTT Fr : Red Bull pourrait-il être ce sponsor tant attendu ?
G E : Biensur. Lorsque Red Bull a voulu s'implanter en France, nous avons été les premiers à être associés a eux. En 1997, l'avalanchecup était Red Bull, puis ils ont été interdits en France, leur route a été barrée par tous les autres fabricants de soda. Ce sont des gens très forts, ils ont une excellente stratégie d'entreprise. Si nous etions mieux organisés, si nos instances internationnales étaient mieux organisées, Red Bull n'engloutirait pas son argent dans des évènements décalés et soutiendrait l'image du sport.
On regrette que tous les marchands de soda ne s'inspirent pas de Red Bull pour développer leurs produits car la réussite marketing de ce produit est hallucinante. Au tout début du VTT, quand c'était le tout beau tout nouveau VTT, il y en avait des sponsors, jusqu'au moment où nous avons eu des sponsors enpoisonnés par l'image qui les collaient, par exemple Laposte qui ne fait pas très dynamique...
En fait, le VTT n'a jamais eu les sponsors qu'il aurait du avoir. Les sodas pourraient être des excellents sponsors.


VTT Fr : avez vous essayé de les contacter ?
G E : Bien évidemment, mais nous avons abandonné ! J'ai eu certaines entreprises comme partenaires dont le comité d'entreprise avait honte de soutenir une activité décalée comme le VTT...
Les entreprises françaises manquent pour la plupart d'imagination car elles préfèrent soutenir des sports bidons tels que le foot plutôt q'un activité toute jeune, novatrice, technique... C'est vraiment domage.


VTT Fr : Comment fonctionne votre société ?
G E : Nous avons la chance d'avoir un métier superposable à notre passion, donc, ça va.
Cependant, ce n'est pas pour autant facile, car il faut une grande santé physique et morale. En outre, c'est très valorisant et on ne peux pas le compter financièrement. Le plaisir que l'on confère à ceux qui roulent est déjà beaucoup dans la vie d'un ancien professionnel quand on sait les sensations qu'ils ont.
Notre objectif n'est pas de faire un maximum de chiffre d'affaire, mais d'avoir le moins de mécontents possible.


VTT Fr : Justement, y'a-t'il beaucoup de gens mécontents des maxis et autres mégavalanches ?
G E : On essaie de faire le maximum, mais il y a beaucoup d'imprévus. Le problème est que lorsque les gens sont en compétition, ils ne réagissent pas du tout comme habituellement. Ils sont très sensibles. Il y a donc beaucoup de gens qui râlent car le moindre accrochage les touche encore plus.
En commission de course, les gens sont assez sur les nerfs et c'est ce qu'on essaie de gérer du mieux que l'on peut, même si la plupart du temps, on finit toujours par s'arranger !


VTT Fr : Merci beaucoup pour cet entretien et bonne continuation pour la suite.
G E : Merci aussi et à la prochaine.

Un commentaire

lovv Triste constat, mais bon ce serait bien que els pilotes soient suffisamment mature pour ne pas tomberdans les arnaues marketing, certaines marques ne s'investissent pas et c'est lamentable, ils ne devraient pas être achetées par des pilotes motivés par leur sport.
 

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