Escapade : Sur le toit de l'Indonésie

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Escapade : Sur le toit de l'Indonésie

Le plus haut sommet d'Indonésie à vélo : L'aventure du Mont Rinjani
article Aventure

Escapade

Avec le printemps, c'est le grand retour de la série Escapade ! Du VTT, du vrai, à la conquête de chemins escarpés, de singles loin de tout et surtout à la recherche de l'aventure !

Après la fantastique épopée de Chris et Sly dans le haut Verdon, Charlie, alias theverticalwanderer, nous emmène de l'autre côté de la planète, pour tenter de relever un beau défi !

Si vous aussi avez fait de belles Escapades, envoyez-nous un mail: redac@26in.fr

Genèse

Il y a quelques mois, je décidais de me rendre en Indonésie pour quelques semaines avant le retour à la maison après 5 années d’expatriation.

Mon vélo venant avec moi, autant en profiter, j’ai commencé à rechercher ce qui était faisable dans les environs. Après avoir trouvé quelques rides organisés, tel que le tour du MONT BATUR ou le BESAKIH BIKE PARK, je désirais trouver quelque chose d’un peu plus inconventionnel. 

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Après quelques recherches, il se trouvait que le MT Rinjani, plus haut sommet d’Indonésie, avait été fait sur un vélo deux fois auparavant, en 2014. Une fois par Jerôme Clementz et Pauline Diffentaler, et l’autre par Tito Tomasi. Il restait donc une place sur le podium pour une troisième expédition au sommet du Volcan, le vélo sur le dos, et le descendre, vélo entre les pattes. 

Les Chiffres

Le mont Rinjani c’est :

  • un sommet à 3726m , avec un point de départ au village de Sembalum, culminant à 1100.
  • 19km de marche dans un sens, le même sur le retour. 16km jusqu’au cratère, et 3 jusqu’au sommet.
  • Une montée sur deux jours, 7h de marche le premier, 3h le deuxième pour atteindre le sommet
  • Une nuit à 2640m au cratère. 

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La préparation

La montée se fait avec un guide et un porteur (qui monte la nourriture, l’eau, la tente et le sac de couchage). Pratique plutôt commune pour les trekkeurs, le problème pour moi, c’était de trouver quelqu’un qui voudrait m’emmener là haut avec le vélo.

Heureusement quelques semaines auparavant j’avais ridé avec le boss de BALI MOUNTAIN BIKING, Eric, qui m’à dégoté une équipe chaude pour m’escorter jusqu’au sommet avec mon Norco Range. Roly, Roni et moi même étions donc parti pour le sommet du Mont Rinjani, un pas après l’autre.

Monter avec un vélo est une zone grise, il n’y a pas vraiment de règles mais c’est pas forcément autorisé. Avec le bon guide et un peu d’extra cash, nous passions le checkpoint sécurité sans encombres. 

Le point de sécurité passé, je partais à l’ascension du mont avec l’âme et les jambes légères. 

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La montée jusqu'au cratère

J’ai pas eu les jambes légères longtemps, après environ 3km, le terrain était devenu trop raide / rocailleux / racineux pour pouvoir pédaler. Une seule solution donc, le vélo sur les épaules pour les 13km restants.

Le terrain étant assez changeants, je pouvais pousser ma monture pour environ un quart du temps, ce qui rendait la tâche plus facile.

La montée est extrêmement sèche et gravillonneuse ce qui rend tes appuis difficile. Ça glisse, le gravier bouge, tu perds pied, c’est pas une balade sur les champs. 

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Pour vous donner une idée, la vitesse moyenne sur ce segment de 7h était d’environ 3km /h, sachant que j’ai pédalé au début, on est plus sur du 1 / 1.5kmh dès que ça commence à raidir.

J’ai croisé un paquet de monde qui redescendait, et j’ai eu le droit à un paquet de « t’es malade », « you’re insane », « are you crazy ? » et autres « WTF dude ? ». Au fur et à mesure que mon mental faiblissait, je réalisais également que le plus dur était à venir.

Après un départ à 7h30, nous arrivions à 3h au cratère. 6h30 d’ascension, qui se fait normalement entre 6h et 8h sans vélo dépendant de la forme du bonhomme, j’étais plutôt content du résultat. Impressionné que mon fitness de moule obèse ait tenu jusque là ; j’ai passé une bonne soirée à admirer le coucher de soleil sur le Lac du volcan.

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 L’avantage avec le guide, c’est qu’il te plante ta tente et te fais à manger, c’est un peu comme partir en camping avec papa maman. Sur le cratère, Magnifique spectacle, ça valait vraiment le coup. A faire, avec ou sans vélo, si vous êtes dans le coin.

Le cœur léger et le physique en bonne condition, je vais me coucher à 8h pour un réveil tôt le matin. 

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L'ascension jusqu'à 3736m

1h30 le réveil sonne. Cocorico les gars c’est l’heure d’y aller. C’est avec mes chaussettes puantes de la veille que je saute dans mes chaussures, attrape ma lampe frontale, visse mon casque sur la tête, et part pour le dernier bout de chemin à parcourir.

3km jusqu’au sommet, une ascension qui dure entre 3 et 4h. Je vous laisse faire le calcul, on va pas casser des record de vitesses.

Le premier Kilomètre est un calvaire, une pente aussi raide qu’un mur, un sol fait de gravier profond super glissant, le tout dans un goulet qui zig zag avec des marches. Autant vous dire que porter ou pousser le vélo dans ces conditions c’est pas une partie de plaisir. Un pas en avant, deux pas en arrière, un peu comme le gouvernement. Ça n’avance pas et je suis à deux doigts d’abandonner aux ¾ de cette première portion parce que je craque mentalement. Le vélo ne passe pas bien dans le goulet, je m’énerve, j’ai froid, mais éventuellement je me reprends et j’arrive en haut de cette première partie.

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Le deuxième kilomètre est plus facile, moins raide, je n’ai presque pas besoin de porter le vélo, je pousse. Quelques petites difficultés cependant. Le vent souffle à environ 35km /h, le brouillard est à couper au couteau, et pour couronner le tout, je marche le long d’une falaise du genre « tu tombes tu meurs ».

Après quelques biscuits et un peu de repos à l’abri du vent, je me sens d’attaque pour la troisième partie. Le deuxième Kilomètre s’est bien passé, pas de raison que le troisième se passe mal.

Et c'est bien là que je me trompais...

Le troisième bout est plus ou moins une grosse ligne droite, du gros gravier où tu t’enfonces jusqu’aux chevilles, et forcément, un gradient de malade. A titre indicatif, les locaux l’appel «Highway to hell», ça sent bon.

C’est la où je m’écroule, après 500m, l’altitude, la fatigue, le manque de bouffe et probablement de préparation physique me flinguent. J’ai le souffle court et j’ai du mal à respirer, je pose le vélo et je m’arrête, informant mon guide Oli que je n’irais pas plus loin, la montagne a eu raison de mes nerfs. Je suis à 500 mètres du haut mais je ne peux aller plus loin, je rage à l’intérieur.

C’est à ce moment que Roly me sort une réplique digne d’un film sorti tout droit d’Hollywood « If you want you can ». Il m’aidera à porter le vélo jusqu’au sommet. Ça à du nous prendra 45 minutes et 3 pauses pour faire 500 mètres mais on y est arrivé.

Gros respect pour les guides qui font ça tous les jours, un travail de Titan. Grand respect à Jerôme, Pauline et Tito qui ont également fini sans aide, de grands athlètes. 

On arrive donc au sommet vers 5h50, juste à temps pour le lever de soleil. Malheureusement la météo étant capricieuse, je n’en apercevrais qu’un petit bout. 

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La descente

Tous ces efforts pour finalement y arriver, après un bref lever de soleil, c’est l’heure de se lancer. J’ai presque le droit à une haie d’honneur par tous les marcheurs au sommet. La première partie est plutôt calamiteuse, trop de gravier et trop profond. Le frein arrière bloqué, j’y vais pépère.

Le reste de la descente jusqu’au cratère ne sera que pur fun. Terre rouge qui accroche, ça va vite, le paysage est à couper le souffle et tu roules à coté du précipice. Pas rassurant mais vraiment unique.

Je passe le camp pour continuer plus bas. 

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De là, c’est à peu près Val Di sole, en plus large. Super raide, poussiéreux, un max de racines. Mes années DH sont derrière moi mais ça m’a bien servi !

J’arrive en bas de la partie raide sans encombre, non sans un peu de portage. Les portions raides et rapides s’enchainent, que du singletrack intouché. Un vrai régal.

J’attends le guide avant de passer les rangers, en marchant à coté du vélo bien évidemment.

S’ensuit 20 minutes de ride jusqu’en bas. Single tracks en plaine avec un petit passage en foret, c’est rapide, ça tape pas, du plaisir.

J’arrive enfin en bas après environ 2 heures de descente, vraiment heureux. Le bonhomme est en une seule pièce, le vélo aussi, tout va pour le mieux. 

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Alors, heureux ?

Ce serait mentir de dire que ce n’est pas l’épreuve la plus dure que j’ai fait de ma courte vie. Physiquement et mentalement c’était un challenge, sans Roly, je n’y serais pas arrivé. Ca m’a aussi fait réaliser que la caisse, ce n’est pas encore ça, va falloir faire tourner les jambes un peu plus. Mais ça, c’est prévu, je vais faire le tour d’Europe en camping car cette année donc je pourrais rider à fond !

En tout cas une super expérience, définitivement quelque chose qui restera gravé dans ma mémoire. Et fier de planter le drapeau tricolore pour la troisième fois la haut ! Vive la France !

Matte la vidéo en dessous pour plus de détails et d’images sur l’aventure !

Pour suivre mon tour d’Europe et toutes mes prochaines aventures, va voir mon blog : www.theverticalwanderer.com . Tout y est en français et en Anglais. Tu peux aussi me trouver sur les réseaux sociaux. @theverticalwanderer. 

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La vidéo !


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6 Commentaires

guibz95 Ça donne envie ! J'ai adoré le "If you want you can". T'as bien fait de finir les 500 derniers mètres
The Vertical Wanderer Ouais! Par contre sans le guide j'y serais jamais arrivé j'arrivais a peine a respirer.
 

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