Test Cavalerie Anakin 2018

3 tests Cavalerie Anakin.

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Note moyenne : 8,7/10
el_juanito

Un VTT d'enduro atypique

Avis sélectionné
Profil du testeur : 33 ans | 1,74m | 68kg | Avancé | Jonage
Spécificités du montage : A la carte
Acheté : 6500€ en ligne
Conditions du test : Sec, humide, montagne, moyenne montagne

Points forts

Boîte de vitesse, comportement en descente, personnalisation, made in France

Points faibles

Hauteur du tube de selle, 1ères sensations au pédalage avant plus de réglages

Test Cavalerie Anakin - temps de lecture estimé 6 minutes


La chance de découvrir des machines exotiques

En 2018, Unexpected Riders a eu le privilège de tester les vélos de chez Cavalerie. Notre pilote Nico’ étant proche de la marque, cela a facilité les choses. Merci à toi mon copain ! Il est aussi grand temps de remercier David Rouméas, chez Cavalerie, pour avoir rendu cela possible, notamment sur le plan logistique.

Le team étant basé à Lyon, créer des liens avec des acteurs locaux du monde du VTT nous est cher. Ce fabricant de machines atypiques est implanté dans le parc naturel régional du Pilat. Tout près de chez nous, avec un terrain de jeu idéal pour voir ce que le bien nommé Anakin peut nous proposer ! Paradoxalement, c’est à Guéret (Rallye des 4 Puys), à Vallnord (Maxiavalanche) et dans les Monts du lyonnais (tournage vidéo) que nous avons eu le bonheur de le rouler.

Unexpected Ride, le 1er film du team, avec Anakin (enduro 27,5’’) et Anatrail (all mountain/enduro 29’’) à l’affiche :

=> https://www.facebook.com/UnexpectedRiders/videos/1613963792042041/

Pour revenir aux conditions de test, il s’est agi de courtes périodes mises bout à bout. Nous parlerons ici d’un test courte durée ou même d’une 1ère prise en main.


L’esprit Cavalerie

Cavalerie, c’est une marque créée par Guy Cavalerie, passionné de VTT. Un sacré personnage, curieux de technique, capable de concevoir des systèmes mécaniques complexes, dans n’importe quel domaine. Au guidon, crois-moi, le pilote Master 50 n’est pas là pour compter les paquerettes ! Et David Rouméas, c’est le fils spirituel, tout aussi passionné de VTT. Présent depuis le début aux côtés de Guy, dès sa douce période académique aux Arts & Métiers. Fin technicien, il est un infatigable créatif au cerveau en ébullition constante. C’est toujours un plaisir de passer du temps avec eux. N’hésite pas à leur faire un coucou sur les salons, tu seras bien reçu !

Après les hommes, place aux machines. Chez Cavalerie, tout est fabriqué en France. Usinage, soudage, assemblage, contrôle qualité, de A à Z, les opérations sont réalisées sur notre sol. La note va s’en ressentir, me diras tu. Lorsqu’on regarde les prix, en comparaison avec certaines marques plutôt exclusives, l’ordre de grandeur est identique. Autour de 6-7000€, tu peux t’offrir un vélo atypique, au concept assez unique. Et grâce au kit builder, Cavalerie t’offre la possibilité de personnaliser ton vélo, sur le montage comme sur la finition du cadre.

Le concept technique tourne autour de la boîte de vitesses. Il s’agit du système Effigear. C’est la marque de transmission propriété de Cavalerie. On la retrouve sur des vélos d’autres marques. Ce fut notamment le cas chez Nicolai. Ou plus récemment, on l’a aperçue sur le concept bike endurigide 29’’ Zebra, par @guillaume_gb3d (voir photos).

La boîte de vitesses en bain d’huile a plusieurs intérêts. Tout d’abord, elle permet de conserver un comportement constant de la transmission quelles que soient les conditions météo. Ensuite, elle libère la suspension arrière des contraintes liées aux phénomènes de variation de tension de chaîne, selon le rapport de vitesse engagé. La cinématique de la partie arrière du châssis s’en retrouve épurée. Enfin, la position de la boîte de vitesses, dans la zone du pédalier, recentre les masses du vélo. Et le centre de gravité est ainsi abaissé.

Côté cadre, l’Anakin est fait de tubes d’aluminium. La majorité de ses organes sont de section rectangulaire ou carrée. Cela inspire la solidité. Tout comme le soin apporté aux soudures. Ce sont des gages de confiance, sur le papier.


Les chiffres

Géométrie : voir photos pour plus de détails.

Testé en taille M :

- Débattement 160mm

- Roues 27,5’’

- Empattement 1180mm

- Bases réglables 421 à 431mm

- Tube supérieur 602mm

- Reach 442mm

- Stack 610mm

- Angle de direction 66,0°

- Angle de tube de selle 75,5°

Au final, des cotes dans la norme actuelle avec un tube supérieur plutôt long, des bases courtes et réglables, un empattement proche des 1200mm. L’angle de direction est lui aussi conforme aux standards les plus répandus, compatible avec le programme enduro de l’Anakin. Concernant la masse, difficile d’annoncer un chiffre, cela dépend de la configuration que tu choisiras. Néanmoins, le modèle d’essai en taille M pèse 14kg sans pédales.


Sur le terrain

Avant d’attaquer le roulage, j’ai préféré monter mes propres pneus. Autant ne changer qu’un paramètre à la fois et ressentir à 100% la différence de comportement. Ensuite, réglages classiques des SAG. Et petit coup d’œil sur le net aux préconisations constructeurs de Formula (fourche) et Bos (amortisseur) afin d’avoir une base de départ à faire évoluer. Soit une phase de préréglages rapide et simple à mettre en œuvre.

Les sessions de roulage ont essentiellement eu lieu sur des profils de terrains descendants. Toutefois, j’ai pu aussi donner quelques bons coups de pédale. Je t’en dis un peu plus par la suite.

Comme dit dans un article précédent, on attend avant tout d’un VTT d’enduro qu’il soit rassurant en descente, stable dans la pente, réactif en sortie de courbe, à l’aise dans les airs, etc. Et au pédalage, qu’il démontre un minimum de rendement pour nous emmener au sommet de la descente suivante. Lorsqu’on roule en compétition, ce critère a aussi son importance pour les phases de relances ou petits pétards ascendants qui sont là pour pimenter les débats !

Au pédalage, les premières sensations ont été plutôt surprenantes. J’ai senti le vélo assez sensible, l’amortisseur s’enfoncer sous l’effet des coups de pédale. Ceci étant, le réglage de l’amortisseur était digne d’un canapé de chez Roche Beaubois : top confort ! Après un peu d’optimisation, j’ai obtenu un compromis bien plus exploitable. Et là, l’Anakin devient intéressant au pédalage.

En descente, c’est amusant de constater la rapidité de prise en main. C’est ce que mon coéquipier David m’a vite fait remarquer, confirmant ma bonne impression. Le seul point un peu déroutant par moments, c’est la jonction entre le tube de selle et le tube supérieur. Elle est un peu plus haute que sur mon vélo ou les cadres qui m’inspirent le plus. Soit théoriquement moins de dégagement pour se déhancher de gauche à droite ou basculer d’avant en arrière. C’est une question de goût. Toutefois, je m’y suis adapté sans difficulté.

Ce vélo est vraiment rassurant, facile à prendre en main. Je l’ai senti particulièrement stable de l’arrière par rapport au mien. Certes cela, le rend un peu moins joueur. Mais lorsqu’on souhaite tailler tout droit dans le défoncé, ou inscrire de belles courbes dans les appuis, c’est un pur bonheur, un rail ! La suspension arrière lit très bien le terrain, sur les petits comme les gros chocs. L’amortisseur Bos Kirk fut une découverte intéressante. Et la fourche Formula 35 est également une réussite. En parlant de Formula, les freins Cura ont tout autant répondu présents. Enfin dans la grosse pente, pour les connaisseurs de Vallnord, merci Anakin, tu as fait du super boulot ! Le vélo répond très bien, s’inscrit exactement où tu souhaites poser tes pneus. Pas de réaction impromptue ou situation d’urgence involontaire. Et il tourne très bien dans les épingles.

Le meilleur pour la fin : la boîte de vitesses ! Le silence du système est particulièrement agréable. Quand je roule, j’écoute mon vélo. Et bien grâce à Effigear, je peux encore mieux l’écouter. Aussi, la réactivité du passage des rapports en roulant est bluffante. La possibilité de passer plusieurs vitesses à la fois est un plus. La descente des rapports, vers les vitesses « les plus dures » se fait en un éclair. C’est un atout non négligeable à l’abord des relances. Pour la remontée, vers « les plus faciles », il faut synchroniser son pédalage afin de l’interrompre une fraction de seconde. C’est un réflexe à prendre, on s’y adapte rapidement. Lors du second test, dans les Monts du lyonnais, la météo était plus humide. Et mon intuition sur la constance de fonctionnement selon les conditions s’est confirmée. Par rapport à une transmission classique qui peut montrer dans difficultés sur terrain gras, ici, RAS. Le système Effigear ne bronche pas.


Pour finir

En résumé, rouler en Cavalerie Anakin, c’est faire le choix d’un vélo différent. Qui se distingue par sa transmission, fiable et peu demandeuse d’entretien. C’est aussi choisir un vélo fabriqué en France, offrant de nombreuses possibilités de personnalisation. Enfin, il est conforme à ce qu’on attend d’un vélo d’enduro : correct au pédalage et tout à fait l’aise en descente. A ton tour de le tester !

Pour qui ?

Aux VTTistes en recherche d'une machine différente de par son concept technique
8/10
Prise en main
Stabilité
Maniabilité
Capacité à descendre
Capacité à monter
Comportement en l'air
Qualité d'équipement
Finition du cadre
Facilité d'entretien

Commentaires

5 Commentaires

popin31 Merci pour le test de ce beau vélo, la boîte a l'air d'apporter un vrai plus que pinion ou rohloff d'après ce qu'on en lit. Après, le test est cool mais ça fait un peu publireportage ;)
el_juanito De rien, c'est un plaisir de partager ma courte expérience sur cette belle machine :)

Publireportage ? C'est à dire ?
popin31 Le ton employé, ça fait penser aux tests de matos payés par les marques et présentés comme des articles classiques. L'article donne cette impression je trouve. Après ça change rien au concept du vélo qui est super intéressant, ça fait un moment que cette boîte fait parler en bien.
takin38 Tu trouveras d'autres avis sur les vélos Cavalerie sur 26in, qui est décliné à plusieurs sauces ! Mais la boite reste la meme et est super dans son utilisation !
popin31 La boîte est unanimement reconnue comme la meilleure du marché dans tous les tests que j'ai vu, c'est dommage qu'ils arrivent pas à l'exporter chez d'autres constructeurs. J'avais essayé une boîte pinion il y a quelques années, j'avais déjà trouvé ça pas mal du tout. Mais là, c'est clair qu'on semble avoir franchi un cap dans l'agrément d'utilisation avec effigear. Le problème ça reste toujours le tarif. Pour ma part mettre 7500€ dans un vélo (j'ai testé une conf sur leur site) c'est pas possible donc je suis pas prêt de mettre les fesses dessus...
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