Test Evil Bikes The Calling 2019

2 tests Evil Bikes The Calling.

Donnez-nous votre avis !
Note moyenne : 9/10
Miju Kal

Un vtt exotique et qui rentre dans aucune case !

Avis sélectionné
Profil du testeur : 33 ans | 1,70m | 73kg | Avancé | Soulangis
Spécificités du montage : A la carte
Acheté : 2500€ en ligne
Conditions du test : Plutôt sec, mais fin de printemps pluvieux sur un terrain valloné, parfois accidenté sans être trop extrême

Points forts

Rigide, dynamique, très joueur "une machine à smile"

Points faibles

Boitier de pédalier un peu bas donc choisir plutôt des manivelles en 170 mm

Confinement oblige, et à force de tourner dans le jardin et d'essayer de sauter sur les palettes, l'idée m'est venue de vendre mon fidèle Votec et de me monter un petit Dream Bike. Une fois le Votec vendu, je me suis jeté sur un bike atypique, le Calling, de la marque américaine Evil Bikes.

Comment j'ai découvert ce vtt, dont beaucoup n'ont jamais entendu parler? Et bien là, je répondrai que le marketing a fait son job, car c'est le sublime clip promotionnel de la marque qui m'a séduit. Et pour une fois, tout est vrai dans ce clip, notamment sur l'utilisation du vtt et le type de vtt. J'avoue aussi que les forii étrangers des possesseurs de la marque et les chaines de youtubeurs m'ont permis de me faire un avis solide sur ce petit bolide. 

Evil Bikes est connue pour son système Delta très performant (un monopivot qui utilise une pièce en triangle faisant office de basculeur), mais surtout pour ses géométries taillées pour le fun. Qu'en est-il pour le Calling?


Un vtt pour quelle utilisation?


 Le Calling, avec un nom comme celui-là, fait forcément références aux groupes punk des 70's-80's pour tous les aficionados de musique énervée (dont je fais partie). Et il faut dire qu'il a une sacrée personnalité, avec ses 131 mm de débattement arrière, sa fourche en 150 mm (débattement max préconisé par la marque) et ses mensurations dignes d'un bike d'enduro. Aux US, on classerait ce vtt en trail/Allmountain, mais il ne fait pas se laisser distraire par son débattement arrière timide, ce vtt est conçu pour le fun, les excentricités et la vitesse. Il est de ce fait parfaitement en accord avec la tendance actuelle des vtt "trail"/allmountain énervés, qui ne choisissent pas la surenchère de débattement mais qui privilégient le fun et le pédalage. 

Il s'agit en fait d'une sorte de Offering (le vtt 29 pouces en 140 mm de débattement arrière de la marque) en 27.5 qui a gardé l'ADN et l'identité d'Evil Bikes. Le choix de ce cadre s'est rapidement transformé en évidence au vue du programme que je lui réserve: du All-Mountain dans mes collines Sancerroises, du trip montagne et du fun en bike park occasionnellement. J'aime les vtt nerveux, fun et qui pédalent bien. Le cadre en fibre de carbon haut de gamme est une première pour moi, après avoir passé de longues années en endurigide acier. Même s'il est sortie en 2017, mais il reste d'actualité au vue des évolutions récentes de vtt du même genre: Transition scout, Pivot Mach 5.5...


Un montage à la carte:

Etant un grand fan de la chaine de Gee Milner "Dream Build", et ayant quasiment toujours assemblé moi-même mes vtt, je ne pouvais que choisir un montage à la carte selon deux axes de priorités: de bonnes suspensions et de bonnes roues/ ne pas se laisser aller aux excentricités sur le reste. 

Pour sublimer ce magnifique Calling, dans sa livrée Angry Dolphin (un bleu turquoise tirant vers le vert), j'ai donc choisi le montage suivant: 

- Cadre Evil the Calling avec un amorto RS SuperDeluxe RC3 Debonair, en 131 mm, taille M (je fais 1m70)

- Fourche DVO Sapphire 34 D1 Boost (en vert, la couleur fétiche de la marque) en 150 mm

- Roues DT EX1501 Boost en 25MM interne (que je possédais déjà) montées avec Schwalbe Magic Mary et Hans Dampf en 2.35 carcasse renforcée (mais pas SuperGravity, seulement quand j'irai en bikepark).

- Cintre Renthal Fatbar Carbon en 760 (que je possédais déjà) combiné à des grip Chromag Format très confortables et résistants

- Potence Chromag HIFI en 50 mm (que je possédais déjà)

- TDS Raceface Turbine R en 125 mm dont je suis très content (aucun jeu, aucun problème mécanique en 2 ans et demi d'utilisation, et que je possédais déjà) et selle Ergon.

- Groupe SLX complet: freins 4 pistons, pédalier mono 32 dents, cassette 10-51, dérailleur et shifter. 

Le montage est assez rapide, et la qualité du cadre est vraiment présente. Attention toutefois au passage de gaine interne 


Les premiers test: du fun et de la nervosité

Le Calling est mon premier cadre carbone, je ne vais donc pas avoir de point de comparaison. Cependant, on peut tout de suite dire que la rigidité et la nervosité sont bien supérieurs à mon ancien Votec. Le cadre n'est pas léger (environ 3kg avec amorto) et le montage n'est pas le plus light (environ 12.9 kg). 

Dès les premiers coups de pédales, on sent que le vtt réagit et pousse à accélérer. Il virevolte dans les courbes, il décolle dès que le terrain lui en donne l'occasion. La géométrie est taillée pour l'engagement, avec un top tube long (603mm) et un angle de direction ouvert (65.8°). Il est parfait avec une potence courte de 50 mm, voir de 35 mm si besoin. 

Les racines, les dévers, les aspérités du terrain sont comme gommés par la suspension et le delta système, qui donne presque l'impression d'avoir plus de débattement. Réglé à 25% de SAG, même sur les gros chocs, la suspension fait son travail et l'amortisseur reste progressif et il ne talonne pas. La fourche DVO apporte également un grain de sensibilité remarquable qui permet de conserver le contrôle le plus longtemps possible quand le terrain devient plus chaotique. Les lignes droites s'enchainent à haute vitesse, et les tables ou autres excentricités se prennent très naturellement et sans difficulté (et je ne suis pas un as du domaine). Le vtt reste stable, au sol comme dans les airs, un vrai fun bike ! 

Vient le moment où les côtes se redressent et deviennent difficiles: racines, marches, pentes... Le tube de selle assez redressé ( 74.2°, même si ce n'est pas l'un des plus relevés du moment) permet de franchir sans trop de mal les difficultés en D+. Attention toutefois à la longueur des manivelles: le boitier de pédalier est bas et Evil conseille des manivelles en 170 mm. Je n'ai trouvé que des 175 mm, ce qui veut dire qu'il faut être vigilant pour ne pas taper le bout de la manivelle sur les rochers ou autres obstacles. Il permet de monter au train, en accélérant progressivement quand c'est possible, mais ce n'est pas non plus une bête de course dans ce domaine. Il fera l'affaire la plupart du temps, reste à savoir ce que cela donnera dans les ascension plus longues.


Finalement, qu'est-ce que l'on peut bien attendre d'un vtt comme celui-là: ce n'est pas vraiment un enduro, mais il peut largement faire l'affaire occasionnellement. Ce n'est pas non plus un pur allmountain, les côtes ne sont vraiment son point fort mais il pourra quand même s'en sortir (si tant est que le pilote ait la caisse pour l'emmener). C'est un vtt taillé pour l'amusement, fait pour pousser le pilote à jouer avec le terrain et se lâcher. Le clip promotionnel de la marque met parfaitement l'accent sur la polyvalence du Calling: trip montagne, sorties entre potes, bike park, enduro.... Il sait presque tout faire et il s'en sort avec les honneurs dans la plupart des situations. Là où mon Votec pouvait paraître un peu pataud, avec ses 160mm/155mm, le Calling avec ses 150/131 mm reste dynamique, nerveux et maniable. Un vrai fun bike qui accompagnera les sorties entre potes !


Un test à poursuivre:

Le vtt a été testé sur quasiment 60 km, ce qui est évidemment très peu. Je mettrai à jour mon test du Calling pour voir si les premières sensations sont restées et si d'autres points sont à précisés. Par ailleurs, je n'ai pas testé le système de flipchip qui offre deux pistions: low et xlow. Le cadre est monté d'origine en low, et les nombreux avis recueillis conseillent de rester dans cette position pour conserver les qualités du vtt. 

Je vais enfin essayer de trouver des manivelles en 170 mm pour résoudre ce problème de boitier de pédalier bas.


Affaire à suivre donc.....


Pour qui ?

Les rideurs qui veulent un vélo fun, entre le All Mountain et l'Enduro, pour rouler sans se poser de questions dans de nombreuses situations.
9/10
Prise en main
Stabilité
Maniabilité
Capacité à descendre
Capacité à monter
Comportement en l'air
Qualité d'équipement
Finition du cadre
Facilité d'entretien

Commentaires

Aucun commentaire

Laissez votre commentaire Connectez-vous pour laisser un commentaire