Test LEATT C-Frame

1 test LEATT C-Frame.

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Vincent Jrn

Pour les boiteux

Avis sélectionné
Profil du testeur : 29 ans | 1,85m | 78kg | Avancé
Acheté : 529€ en magasin
Conditions du test : Sec, humide, pluie, neige, la totale

Points forts

- Maintien
- Protection articulation
- Peu encombrante pour un orthèse
- Prévention des fractures

Points faibles

- Prix
- Uniquement par paire
- Intérieur du genou exposé aux impacts

Intro


Orthèse, n.f. : appareillage qui compense une fonction absente ou déficitaire, assiste une structure articulaire ou musculaire, stabilise un segment corporel pendant une phase de réadaptation ou de repos. Elle diffère donc de la prothèse, qui remplace un élément manquant.

Mis à part compléter son déguisement de Robocop, une orthèse sert à stabiliser dynamiquement une articulation : ici le genou. Plusieurs modèles existent pour compenser différents ligaments, le modèle en test se charge de mimer la fonction des ligaments croisés.

On peut utiliser une orthèse en prévention pour les disciplines à risque de blessure pour une certaine articulation, le cas de la motocross pour les genoux, après une opération/rééducation pour limiter l'exposition à une autre blessure ou après une blessure lorsqu'on n’a pas envie de se faire opérer. Dans ce dernier cas il faudra bien rééduquer son articulation avant de reprendre une pratique engagée et toujours suivre l’avis de son kiné !


Présentation des Leatt C-Frame

Les orthèses c’est bien, ça soulage les boiteux, mais c’est super encombrant ! La ligne de conception de ce produit chez Leatt c’était de proposer des orthèses certifiées médicalement, performantes et moins volumineuses qu’un transpalette.

Les Leatt C-Frame se démarquent de leurs concurrentes en proposant un système ouvert à l’intérieur du genou pour les rendre moins volumineuses. Elles se basent sur système en « C » qui s’appuie sur le milieu externe de la cuisse, l’intérieur du genou (tête interne du fémur) et le milieu externe du mollet.

Le cadre supérieur est en aluminium rigide, il est ajustable via deux vis hexagonales pour adapter l’orthèse à sa cuisse en plus des mousses de personnalisation pour bien caler l’orthèse. Le cadre inférieur est lui en carbone diminuer le poids et apporter en rigidité. En prévention des fractures, Leatt a conçu un cadre inférieur qui peut se rompre si la contrainte est suffisamment élevée pour provoquer une fracture sur le rider.

L’articulation médiane est un engrenage qui mime le comportement dynamique des ligaments, elle est reliée à un protège genou flottant certifié CE.

Tailles disponibles : S/M, L/XL, XXL

Personnalisation angle : 5°, 10°, 15°, 20°, 25°

Certifiées médicalement pour des atteintes du ligament collatéral interne (LCI / MCL en anglais), du ligament croisé antérieur (LCA / ACL en anglais) et du ménisque.


Premières impressions


Ma blessure date de mars 2018, elle est survenue juste avant la saison et professionnellement ce n’était pas le moment pour me faire opérer et être out 6 mois. La voie d’une rééducation rigoureuse et de l’orthèse est celle que j’ai choisie à l’époque, me laissant la possibilité d’une opération future si vraiment ce n’était pas possible.

Les Leatt C-frame sont arrivées après 3 mois de rééducation (genou gauche, LCA rupture non opérée). Mon genou était déjà plutôt stable d’après mon kiné mais clairement insuffisant par rapport au droit. J’avais déjà son feu vert pour repédaler tranquillement mais pas plus.

Pour une première paire d’orthèse, les C-frame sont impressionnantes : des finitions dignes de Leatt, un style épuré et le coloris stealth (#coeuraveclesdoigts). Malheureusement les C-frames ne sont vendues que par paire : c’était le début d’une longue amitié avec le côté gauche mais pas d’utilité pour le côté droit qui est resté neuf au garage jusqu’à ce jour en me faisant la gueule.

Une housse de transport est présente dans le colis ainsi que deux chaussettes en lycra : celles-ci se mettent à l’interface entre la peau et l’orthèse pour limiter l’irritation et améliorer son maintien (il faut les replier sur l'orthèse). Le modèle reçu en S/M s’est bien ajusté à ma morphologie et mes baguettes de moineau. Un coup de clé allen, quelques mousses parci-par là et j’ai senti mon genou maintenu comme jamais.


En piste !

Par sécurité j’ai commencé avec un setting à 20° puis j’ai progressivement diminué le blocage sur plusieurs mois en fonction du ressenti. Dans mon cas (retour de blessure) il a été primordial de commencer très light pour les premiers tours de roue avant de retrouver un engagement maximum, même si l’orthèse donne un gros boost de confiance tellement le genou est maintenu !

Mettre le Leatt est plutôt simple une fois ajusté à sa morphologie : enfiler la chaussette, strapper les 4 sangles dans l’ordre et on est prêt à engager. Le Leatt C-frame passe avec tout : j’ai préféré le combiner à un short pour les sessions enduro pour pouvoir l’enlever avant les grandes montées et le remettre avant les descentes et sous un pantalon pour les sessions DH.


Confort

Ne pas hésiter à bien serrer les sangles sans pour autant faire garrot, cela paraîtra un peu serré dans l’immédiat mais la position du C-frame va légèrement s’ajuster. Le croisement des lanières derrière la cuisse se fait sur un pad pour gagner en confort.

En utilisation DH il se fait facilement oublier sous le pantalon : on peut le garder la demi-journée, l’enlever le midi à la pause-déj et le remettre pour toute l’après-midi. Son côté ouvert avec un protège genou flottant est très appréciable pour la ventilation.

En utilisation enduro il faudra prendre le temps de l’enlever et de la strapper au sac à dos avant les longues montées. On peut pédaler sans que cela soit inconfortable mais j’ai préféré avoir le genou libre pendant ces phases.


Maintien

Top, top, top ! Compressions des appels, réceptions foireuses, pierriers, racines et drops le genou est bien maintenu dans toutes les situations. J’ai pu faire toute ma saison 2018 normalement en étant seulement limité sur mon impulsion, puis lors de mes sessions hivernales et ma saison 2019 j’ai pu rouler sans aucune limitation.

Même si cette orthèse a été exceptionnelle dans 99% des situations, j’ai senti ses limites dans les moments de torsions : le moment où le pied traîne par terre et prend une racine pour faire tourner la jambe, et sur les hips transferts. Même si aucune blessure n’est survenue, on sent dans ces phases une sensation d’exposition. Mieux vaut donc redoubler de vigilance dans ces situations.


Protection

En tant qu’orthèse, la C-frame propose une protection de l’articulation, des ligaments et du ménisque que les genouillères classique ne proposent pas. Elle recouvre aussi une plus grande surface que les genouillères VTT classiques. Le design ouvert ne recouvre pas l’intérieur du genou, cependant il s’agit d’une zone rarement exposée aux impacts. Ainsi elle reste quand même en dessous de celles-ci en termes de protection d’impacts directs tout en faisant un bon boulot.


Fiabilité

Au bout d’un an et demi d’utilisation, mis à part un très léger jeu (qui ne s’empire pas) sur l’engrenage principal, l’orthèse fait toujours très bien son travail. Quelques rayures se sont installées dues principalement au manque de talent du pilote sinon RAS niveau sangles et matériau. Je me suis quand même pris une grosse boîte de 2m de haut sur le dos avec l’orthèse sur le sac, elle n’a pas bronchée.


Conclusion

Ce très beau produit sorti des labo de Leatt a tenu toutes ses promesses : il m'a permis de rouler maintenant depuis un an et demi sans avoir subi d’opération ni avoir dégradé mon genou. Le maintien est au rendez-vous dans presque toutes les situations, attention cependant sur les hips ! A 529€ PCP la paire pour des orthèses certifiées médicalement, il ne s’agit pas d’un investissement pour monsieur tout le monde : ce matos s’adresse avant tout aux vilains boiteux qui reviennent de blessure, aux personnes fragiles des genoux et aux pirates.


En bonus le récit de la blessure


Spot : Irrisarri Land // Météo : vent à souhait

Attention, même si la blessure des ligaments croisés est abordé avec légereté ci-dessous, il est important de ne surtout pas faire comme moi.


Chapitre 1 – Y aller avec envie

On s’élance dans la rouge : le but du jeu c’est d’accumuler le plus de vitesse dans les relevés à pour envoyer le plus loin possible sur le premier appel pour une réception tout schuss en aveugle.

Sans toucher aux freins, je prends mon impulsion avec envie pour pulvériser le record du monde de saut en longueur. Une fois en l’air, à l’amplitude max j’aperçois un mur de rider espagnol sur la réception : un gars s’était pris une rafale de vent juste avant. Ils l’avaient évacué sur le côté mais ses potes sont toujours sur le milieu de la réception, pile-là où je comptais reposer mes roues : « c’est une Ola ? » bref, il va falloir improviser !

Je couche mon vélo pour me désaxer, un peu comme un scrub mais en moche, je sors le pied et l’envoie énergiquement en direction du sol pour déporter mon poids, atterrir plus tôt et éviter le groupe. Ca marche plutôt bien, je me dirige vers le sol plus tôt que prévu… mais avec la posture d’une ballerine pointant son pied vers le sol, un vélo complètement couché et clairment pas sur la bonne trajectoire.

Ma jambe atterrie la première, à mac 12. Une décharge électrique s’est propagée dans tout mon corps : torsion de l’articulation ou choc de tambour entre fémur - ménisque - tibia ? En tout cas, j’ai réussi à esquiver les espagnols : olé !

Je m’arrête et remarque que mon genou est bien engourdi, je finis ma descente vraiment tranquille et fait une pause au bar-tapas.


Chapitre 2 – Contre les éléments

Une pinte et des tapas heure plus tard : ça va mieux ! Enfin je boite un peu mais bon j’ai vu pire. De retour en haut des pistes je me jette affamé sur ce premier saut en y projetant toute ma frustration de ce précédent échec. L’impulsion, la même vitesse, la même hauteur, la rafale de vent, la même jambe.

Cette fois-ci la décharge électrique a été sacrément coriace : une sorte reprise de volé dans un Pikachu sous RedBull, impossible de reposer le pied sur la pédale ni même au sol. J’ai fini la descente sur la selle, je ne peux ensuite marcher qu’avec le genou plié (verrouillage dû à l’œdème) : me voir marcher comme un pirate me fait un peu marrer, mais je fais clairement moins le malin ! J’appelle ma copine, infirmière, pour avoir son avis et chercher du réconfort. Elle m’engueule et me dis d’aller à l’hôpital. Elle a raison... mais bon les pressions sont vraiment pas chères en Espagne alors autant profiter des talents culinaires espagnols avant de reprendre la route pour rentrer : "tapas por favor!"


Chapitre 3 – Faire le bon choix

Une assiette de tapas et quelques pintes plus tard : je peux reposer le pied sans avoir trop mal, le problème c’est que mon genou est verrouillé entre 45 et 90°. Puis vient ce genre de réflexion :

En DH pas besoin de pédaler. Pour descendre et absorber les chocs on reste toujours sur l’arrière, dans la gamme de verrouillage de mon genou actuellement. Du coup je devrai pouvoir finir ma session. Et puis le forfait m’a coûté 25 balles.

20 minutes plus tard, le pirate est de retour en haut des pistes avec cette fameuse phrase « franchement on y va tranquille » suivi d’un « je reste sur la bleue, promis ». Quelques instants plus tard je sors de la bleue en direction d’un drop de 3m de haut parce que « non mais franchement je pense que ça va tenir ». A la réception j’ai senti un drôle de frottement dans mon genou, une sorte de grind en skate que l’urgentiste décrira plus tard comme "ton fémur s'est déboité en crénelant sur ton ménisque pour venir taper contre l’arrière de ton péroné". Quel poète!

Bref a+ LCA, c’était sympa de t’avoir connu.

Pour qui ?

Boiteux, croisés, ménisques et LCI
8/10
Maintien
Confort
Protection
Résistance aux odeurs
Rapport qualité/prix

Commentaires

Un commentaire

davelepec Bon test ça laisse à réfléchir sur la fragilité des genoux en bike.
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